Le Catéchisme hindou Sivaïte

Chapitre Cinq

1. Notre Religion aujourd’hui

2. Les Symboles sacrés du sivaïsme

3. Les Fêtes et Festivals

4. L’Eglise saïva-siddhanta

Leçon 29

Lundi
Soirée en Famille
Gurudeva nous instruit sur le sivaïsme contemporain,
nos symboles, nos fêtes, et sur ce qu’est l’église hindoue.

Aspirant: Gurudeva, comment peut-on adapter le sivaïsme à notre vie de tous les jours?

Gurudeva: Nul besoin d’adapter:
le sivaïsme est, de nature, parfaitement adapté à notre époque de technologie. Etudiez simplement ses enseignements, mettez-les en pratique, et voyez les beaux résultats.

Beaucoup d’Hindous essayent de vivre leur religion dans le passé, pensant que l’hindouisme appartient au passé, est un phénomène de l’histoire. Mais la religion est totatement inutile si on ne s’en sert pas activement dans le moment présent. Nous avons conçu ces leçons quotidiennes du Cours du Maître pour progressivement vous expliquer l’utilité du sivaïsme, et vous encourager à vous en servir librement pour améliorer votre vie de minute en minute, de jour en jour.

Aspirant: Est-ce que l’hindouisme se limite aux seul gens de l’Inde?

Gurudeva: Non, bien sûr. On trouve des Sivaïtes parmi tous les peuples et pays du monde.

La plupart des Sivaïtes habitent l’Inde, mais il y en a beaucoup d’autres ailleurs. L’hindouisme est la religion officielle du Népal, par exemple. Et à l’Ile Maurice, à Fiji, et au Sikkim, les Hindous sont en majorité. Notons par ailleurs, qu’hindouisme ou sivaïsme ne se confèrent pas uniquement à la naissance: on peut très bien s’y convertir plus tard, comme on a fait tout au long de l’histoire.

Aspirant: Quelle est la valeur des symboles sivaïtes?

Gurudeva: Les enseignes et symboles sivaïtes nous rappellent constamment les grands principes et vérités qui font notre foi. Ils sont énormément utiles pour enseigner la religion aux enfants, et comme motifs de décoration au temple, ou chez soi, au moment des fêtes et festivals. Mais surtout, nos symboles sont capables d’ouvrir les portes du Deuxième Monde, et spécifiquement, du paradis sivaïte.

Les grands portails d’or s’évanouissent, et nous nous trouvons dans le paradis sivaïte. C’était le moment magique de la mort. Maintenant que nous avons gagné cette région du Devaloka, nous pourrons facilement prendre naissance chez une famille sivaïte quand se terminera notre stage ici. Entre temps, tandis que nous nous reposons dans ce milieu céleste, nous pourrons poursuivre nos dévotions et continuer à nous instruire, notre évolution se poursuivant à merveille et sans interruption aucune. Réussir à entrer dans le paradis sivaïte, vraiment, cela mérite bien d’être poursuivi avec ardeur. Les graines de rudraksha, le tripundra et pottu, la sainte forme de Nandi, le Sivalingam et Nataraja sont autant de symboles qui ont le pouvoir d’ouvrir les portails du paradis lorsqu’on pense à eux avant de s’endormir, ou à l’heure de la transition où on abandonne le corps physique.

Aspirant: Y a-t-il des festivals qui ne se rattachent pas aux dieux?

Gurudeva: Oui, beaucoup. Les plus importants sont Dipavali, Thaï-pongal et Holi.

Pendant Dipavali (ou Divali), le festival des lumières du mois d’aïpassi en octobre/novembre, on célèbre la victoire du bien sur le mal, la puissance qu’a la lumière sur les ténèbres, la connaissance sur l’ignorance. C’est l’une des fêtes que célèbrent presque toutes les sectes hindoues, donc une occasion de marquer ce que nous avons en commun, collaborer, et faire avancer l’esprit de solidarité. Dipavali marque aussi le début de la nouvelle année financière, où on peut faire le bilan de l’année qui se termine, ou les budgets de celle qui commence. On célèbre souvent en donnant des vêtements neufs, et surtout en allumant d’innombrables petites lampes à huile dans la maison comme à l’extérieur. Thaï-pongal se célèbre le premier jour du mois de thaï, vers le 15 janvier. C’est un festival des récoltes où la communauté prie pour la prospérité. Holi est un festival de printemps qui célèbre la joie du renouveau pendant les derniers jours du mois de masi, février/mars. Elle se nomme aussi Kamadahan et commémore le jour où, selon la mythologie, Siva brûla Kama, le Dieu de l’amour et du désir. C’est une fête joyeuse où traditionnellement les jeunes jouent à se jeter les uns les autres des poudres de couleurs. Les fêtes et les festival occupent une importante place dans notre vie religieuse. Connaissez-les bien, et surtout leur sens.

O toi, flamme de grâce, aboutissement parfait,
Roi de tous ceux qui ont découvert la précieuse contemplation...
dont tu es la couronne... Toi, Siva,
Grand Dieu que j’ai saisi au-delà de la lumière,
vas-tu m’échapper encore?

Saint Manikkavasagar

PART I

Leçon 30

Mardi
Notre Religion aujourd’hui
Le sanatana-dharma est bien vigoureux
dans notre monde actuel.

Depuis quand est-ce que la religion sivaïte existe?
En vérité, la religion sivaïte existe depuis toujours. Elle est la plus ancienne des religions du monde, la Foi éternelle, ou sanatana-dharma.

Le sivaïsme ne s’est pas établi sur Terre à un moment donné de l’histoire. Il existe depuis toujours au c¦ur de tout homme et de toute femme, dont il est la spiritualité innée. Il n’y a jamais eu un temps où les habitants de notre planète ne pratiquaient pas la religion sivaïte, n’adoraient pas Siva, le «Dieu de bon augure». Tous les enseignements profonds de cette religion éternelle--à propos de l’homme et de l’évolution qui l’éloigne d’abord de Dieu, et qui ensuite l’y ramène, à propos de la communion qu’on peut établir au temple avec les êtres très évolués des autres mondes, à propos de l’âme qui, guidée par ces mêmes êtres, s’épanouit progressivement, à propos du karma, du dharma et de la réincarnation--toutes ces précieuses connaissances n’on pas été rassemblées à une époque donnée afin d’être dissipées en une autre. La vérité, et le chemin qui nous y conduit, existent éternellement, sont vraies à toute époque, passée, présente, ou future.

Quelle est la tradition qui préserve aujourd’hui le sanatana-dharma tout entier?
Le sanatana-dharma s’incorpore en sa totalité dans la saïva-siddhanta, telle que la présente saint Tirumular, dont la théologie embrasse à la fois Vedas et Agamas.

Toutes les religions du monde sont enfants et petits-enfants du sanatana-dharma, et préservent toutes plus ou moins de ses enseignements. Mais c’est l’hindouisme sivaïte, ou sivaïsme agamique, qui contient et préserve aujourd’hui le sanatana-dharma tout entier. C’est-à-dire que sur les six sectes qui constituent le sivaïsme, c’est la saïva-siddhanta qu’exposa saint Tirumular dans son Tirumantiram qui préserve le plus fidèlement le sanatana-dharma en sa totalité originelle, la même Foi éternelle qu’on trouve au c¦ur des Upanishads védiques et des Agamas.

Comment definit-on la théologie du sivaïsme?
La religion sivaïte est unique en ce fait que Dieu y est à la fois manifeste et non manifeste, et que la réalité y est à la fois dualiste et non dualiste. Sa théologie se nomme «théisme moniste».

Le sivaïsme n’est ni panthéiste, ni polythéiste, ni monothéiste. Si l’on doit la classifier, ce sera par le terme «théisme moniste». Le monisme, par opposition au dualisme, dit que la réalité est un tout indivisible, dont aucun élément n’existe indépendemment de la totalité. Et le théisme consiste de la croyance en un Dieu, et en des dieux, qui sont à la fois omniprésents et transcendants. L’adepte sivaïte est moniste parce qu’il croit en une Réalité unique avec laquelle l’homme existe en union advaïtique, ou non dualiste. Il est théiste parce qu’il croit en un Dieu qui est Seigneur personnel et omniprésent en ce monde, aussi bien qu’en l’existence des dieux, ou mahadevas. Ainsi le sivaïsme englobe autant le dualisme que le monisme, autant le Vedanta advaïtique que le Siddhanta dvaïtique. Cette doctrine réunie s’appelle parfois suddha-saïva-siddhanta. Le paramaguru Siva Yogaswami nous a enseigné: «Le Sivathondan montrera le chemin par la clarté de son amour, et par ses savants exposés sur la nature de la realité qui révèleront que Vedanta et Siddhanta ne sont pas deux chemins divergeants, et qu’ils sont, en effet, deux perspectives sur un seul Etre unique et lumineux.»

Quel rapport y a-t-il entre le sivaïsme et le reste de l’hindouisme?
Le sanatana-dharma, qu’on nomme aujourd’hui hindouisme, se compose de trois sectes principales: le sivaïsme, le vishnuisme, et le shaktisme. Il y a des milliers d’années, le sanatana-dharma n’était autre que le sivaïsme. Au cours de l’histoire, les autres sectes ont évolué, et le monde les appelle aujourd’hui collectivement: hindouisme.

Le sivaïsme est le précurseur de la religion polyforme qu’on nomme aujourd’hui hindouisme. Il était un temps où il n’existait pas de distinctions de secte; il n’existait que le sivaïsme. Aujourd’hui les trois sectes, sivaïsme, vishnuisme, et shaktisme, sont autant de profondes divisions qui promulguent des croyances à un tel point divergentes qu’on peut bien dire qu’il s’agit de trois religions indépendantes et autonomes. Cependant, ils ont toujours beaucoup en commun, dont les Vedas, par exemple, qui font autorité dans chacune des trois sectes, et les croyances qu’ils partagent: en la réincarnation, le karma, et l’existence des devas et mahadevas.

De même que la fumée et les étincelles se soulèvent du feu...
ainsi toute connaissance et toute sagesse est le souffle de l’Eternel.
Le Rig-Veda, le Yajur-Veda, et les autres sont ce Souffle.

Brihadaranyaka Upanishad

PART II

Leçon 30

Mardi
Première leçon à deux pages, où nous apprenons
le rapport entre sivaïsme, autres sectes hindoues,
et autres religions, et où nous voyons
qui sont les Sivaïtes d’aujourdh’ui.

Quelle est l’attitude sivaïte envers les autres religions?
Bien que le sivaïsme et les autres religions diffèrent considérablement dans leurs croyances, le Sivaïte respecte et encourage tous ceux qui adorent Dieu et les dieux.

Toute pratique religieuse a comme objectif de rapprocher l’homme de Dieu, et par conséquent, le Sivaïte ne cherche jamas à intervenir entre aucun dévot et sa foi. Nous croyons qu’en toute religion la loi divine se manifeste, et qu’il n’y a pas de voie spirituelle qui soit exclusivement correcte, ou que tout homme doive poursuivre. Toute voie spirituelle est bonne et valable. Mais ce n’est pas dire que les religions soient identiques. Elles demeurent, en effet, bien différentes, et nous estimons que la nôtre est la plus grande de toutes, la religion primordiale. Gurudeva nous a enseigné: «Les Sivaïtes, habitant maintenant les quatre coins du monde, vivent parmi les adhérents d’autres religions, et collaborent avec eux, sans être influencés outre mesure par leurs croyances. Et, en tout pays, on connaît aujourd’hui les lois du karma et de la réincarnation, et on sait bien que le Sivaïte est celui qui adore Dieu Siva. Le Sivaïte poursuit donc son chemin tranquillement, s’addonnant à ses pratiques religieuses et à sa sadhana, sans se préoccuper à dresser des frontières mentales pour interdire l’accès ou signaler les différences. Il trace plutôt un grand cercle d’amour qui inclut le monde entier et tous les êtres. Il sait au fond de lui que le Dieu de toutes les religions n’est autre que Dieu Siva, celui dont on s’approche en dévotion, et en qui on trouve soulagement, courage et joie.»

Où habitent les Sivaïtes d’aujourd’hui?
Il existe plus de trois cent millions de Sivaïtes à présent. La plupart vivent en Inde, bien sûr, mais il y en a aussi dans d’autres pays, et parfois en nombres considérables..

La plupart des Sivaïtes vivent en Inde, ce bastion de la religion sivaïte, et depuis cinq mille ans, notre Terre Sainte. Mais il se trouve des Sivaïtes dans presque tous les pays du monde, et surtout au Népal, à Sri Lanka, en Birmanie, à Bali et autre îles d’Indonésie, en Malaysia, en Australie, en Afrique, à l’île Maurice, à l’île de la Réunion, en Europe occidentale, aux îles de la Trinité-et-Tobago, au Canada, en Guyanne, aux Etats-Unis d’Amérique, au Moyen-Orient, et bien d’autres pays encore. La religion sivaïte est extrêmement riche en ressources, comprenant universités, collèges, hôpitaux, ashrams, adhinams, imprimeries, lieux de pélerinage, pour n’en nommer que quelques unes. Aujourd’hui nous trouvons des temples à Siva non seulement en Inde et à Sri Lanka, mais dans de nombreux pays où ont immigré les âmes sivaïtes. Outre ces ressources physiques, la religion sivaïte possède d’immenses richesses artistiques et intellectuelles, notamment en peinture, en sculpture, en architecture, en philosophie, et en érudition générale. Vraiment, notre religion est bien la plus riche de toutes.

Comment la religion sivaïte s’adapte-t-elle à notre époque de technologie?
Les vérités profondes demeurent éternelles et immuables. Mais les formes extérieures de la pratique religieuse évoluent avec le temps. La religion sivaïte cherche à préserver ses traditions tout en s’adaptant aux changements socio-économiques qu’entraîne l’époque de technologie.

Le sivaïsme est orthodoxe et conservateur, mais il fait preuve en même temps de souplesse et de comprehension. Il est à la fois le plus rigoureux des chemins spirituels et le plus indulgent. Gurudeva nous a enseigné: «La religion sivaïte a servécu toutes les époques humaines parce qu’elle a toujours su s’adapter aux exigences du moment, en même temps qu’en son for intérieur, elle persistait soigneusement dans ses dévotions et continuait à préserver les valeurs éternelles. La forme extérieure que prennent nos occupations mondaines n’altèrent nullement le caractère de la poursuite spirituelle. La religion sivaïte soutient et enrichit tout homme, qu’il soit paysan, marchand, ouvrier d’usine, programmeur, ou dirigeant d’une grande entreprise. Dieu Siva, l’Omniprésent et le Transcendant, possède toutes les ressources propres à instruire l’homme à remonter aux sources. Bien que cette époque de technologie produise bien des changements et des nouveautés dans tous les domaines humains, il faut dire pourtant que ce ne sont pas des changements très profonds. L’homme moderne, en son essence, ressemble parfaitement à ses ancêtres, et ses pratiques religieuses sont, dans leur essence, identiques aux leurs. L’âge de technologie, pour celui qui pratique la dévotion et poursuit le saïva-dharma, ne change en rien les rapports qu’il entretient avec frères et s¦urs, parents, kulamguru, satguru, et Dieu et les dieux. Le saïva-dharma n’a pas changé. Il est le même aujourd’hui que depuis toujours.»

Il est l’Ancien qui créa,
il y bien longtemps et dans un ordre divin,
les êtres de ce monde et des autres...
Les six doctrines ne recherchent que les pieds
du même Dieu primordial et sans second.
Et lui il les comble toutes sans distinction.

Saint Tirumular

PART I

Leçon 31

Mercredi
Les Symboles sacrés du sivaïsme
Parmi les innombrables symboles de notre religion,
nous en étudions ici vingt-quatre.

Pranava-Aum

Le Pranava-Aum désigne nada, le son primordial, le son imprégné de silence d’où provient toute la création. C’est en honneur du Seigneur Ganesha, qui s’identifie au Pranava-Aum, qu’on inscrit toujours celui-ci dans sa forme abrégée, au haut des pages écrites.

Svastika

La svastika, ou croix gammée, est le symbole de la bonne fortune et du bon augure. Le mot même, svastika, signifie «c’est bien» en Sanskrit. La croix simple, +, représente le monde matériel, ou microcosme, que l’on peut comprendre directement par la raison ou l’intellect. Les bras à angle droit, par contre, représentent le monde spirituel qu’on connaît indirectement par intuition.

Sivalingam

Le plus ancien des symboles de Dieu Siva, le Sivalingam, consiste en une colonne de pierre dont la forme est indéfinie, la forme sans forme qui indique Parasivam, qu’on ne peut ni décrire ni représenter. La colonne même du lingam symbolise Siva en sa Réalité non manifeste, tandis que le yoni, la base dans laquelle il s’encastre, symbolise sa Shakti manifeste.

Tripundra et pottu

Le tripundra est le mieux connu des symboles sivaïtes. Il consiste de trois lignes parallèles qu’on dessine sur son front avec du vibhuti, saintes cendres qui représentent la pureté. Les trois lignes symbolisent l’anéantissement par le feu du triple lien d’anava, karma, et maya. Le pottu, point rouge qu’on met au milieu de la ligne inférieure, ou entre les sourcils à l’endroit du troisième ¦il, stimule notre sens du discernement.

Ankusa

L’ankusa, l’aiguillon que Ganesha tient généralement en sa main droite, sert à repousser les obstacles de notre route, grâce qu’il accorde lorsque le moment est propice dans le contexte de notre karma et dharma. L’ankusa est aussi la force de la crainte, qui sert à éloigner toute chose de nous. Ganesha se sert de son ankusa pour réveiller et faire marcher l’âme engourdie.

Tiruvadi

Les sandales que porte le satguru représentent ses saints pieds, ou tiruvadi, qui sont la source de sa shakti, sa grâce. Nous nous prosternons devant le satguru, et l’obéissons soigneusement. Nous adorons les saints pieds afin d’être délivrés de notre bassesse. Vraiment, la grâce abondante provient des tiruvadis.

Naga

Le naga, ou cobra, est le symbole de la kundalini qui sommeille sur les pétales du chakra muladhara. Naga inspire le fidèle sivaïte à ne pas s’attarder sur le chimin spirituel, et à s’évertuer à élever la kundalini, cette puissance spirituelle qu’il porte en lui, jusqu’aux sommets de l’union mystique en Parasivam. Le capuchon royal du cobra indique que toute âme sivaïte est de souche noble, et qu’elle se destine à retrouver son identité et son héritage véritables.

Nandi

Nandi, un énorme taureau blanc à la queue noire, dont le nom signifie «le joyeux», est le vahana du Seigneur Siva. Il est à la fois le dévot parfait, l’âme délivrée, vivant en communion avec Siva, son maître. Il est dharma, le symbole de la pureté, du dévouement, et de la sagesse. Il est la puissance et la joie de la religion sivaïte. Il ne porte jamais que le Seigneur Siva.

PART II

Leçon 31

Le symbole détient une vaste connaissance,
qu’il communique, silencieusement,
en atteignant l’être à ses differents niveaux.

Vel

Le vel, la lance du Seigneur Muruga, dont la pointe est large, longue et tranchante, nous rappelle que connaissance et discernement spirituels doivent être également larges, profonds, et perçants. Le Shakti-vel est l’ennemi mortel de l’arrogance et la bassesse humaines. Mais, pour l’âme mûrie, ce même vel est l’appui sûr et constant, le refuge dans l’adversité.

Kalasa

Le Seigneur Ganesha peut se représenter par un kalasa, qui se compose d’une noix de coco écalée qu’on pose, entourée de cinq feuilles de manguier, sur un pot. La noix de coco est sacrée au Seigneur Ganesha. Et lorsqu’on la brise à l’autel, on brise symboliquement le moi, la fierté, les préjugés et les craintes, pour révéler la blanche et douce chair de notre nature spirituelle.

Vata

Le vata, ou banian, est un symbole très ancien de la religion sivaïte, du sanatana-dharma. Cet arbre magnifique s’étend dans toutes les directions, puise sa substance par de nombreuses racines, étale largement son ombre rafraîchissante. Et le tout dépend d’un tronc unique et puissant. Vata nous rappelle que c’est à son ombre que Siva en forme de Dakshinamurthi enseigne, par le silence, l’éternelle sagesse.

Mayil

Le paon magnifique, Mayil, est le vahana du Seigneur Muruga. Il est le tueur des serpents, vif comme Muruga lui-même dont la grâce anéantit toutes nos bassesses. Mayil est beau et majestueux comme son maître. Il symbolise la force de Muruga à dompter le moi, la fierté, et la vanité.

Rudraksha

Les Sivaïtes estiment beaucoup les graines de rudraksha qui représentent pour eux les larmes de compassion que verse le Seigneur Siva pour l’humanité. Ils les portent toujours en souvenir de son amour intarissable. Tout Sivaïte pieux répète le panchakshara-mantram, Aum Namasivaya, et porte tripundra et rudrakshas.

Seval

Le Seigneur Muruga vainquit l’asura Surapadman et, de son Shakti-vel, le trancha en deux. Une moitié de son corps se transforma en le magnifique Mayil, et l’autre en seval, ou coq de combat, gros et rouge. Le Seigneur Muruga mis ce dernier sur son étendard, où il chante depuis lors pour annoncer l’aube de la sagesse.

Trisula

Le trisula, ou trident du Seigneur Siva, est le sceptre royal du saïva-dharma. Ses trois pointes représentent les trois shaktis--iccha, kriya, et jnana (désir, action, et sagesse)--par quoi Siva régit les trois mondes selon sa loi de dharma.

Mushika

Mushika, la souris, est le vahana du Seigneur Ganesha et le symbole même de l’abondance. C’est elle qui emporte la grâce de Ganesha dans tous les coins et recoins de l’esprit. Elle est omniprésente et toujours à l’¦uvre. Pourtant elle ne fait aucun bruit et se laisse rarement remarquer. C’est pourquoi on la compare à la grâce invisible qui influe constamment dans nos vies.

PART I

Leçon 32

Jeudi
Symboles et Festivals
Les symboles sivaïtes transmettent la connaissance,
et nous ouvrent les portails des mondes intérieurs.

Kamandalu

C’est dans le kamandalu que le sannyasi porte son eau. Il est donc le symbole du sannyasi, de sa vie simple qui se suffit a elle-même, et de son serment de ne rechercher que Dieu Parasivam. Le sannyasi tient aussi le danda, ou bourdon, symbole de la sadhana et du tapas qui l’accompagnent partout.

Trikonam

Le trikonam, ou triangle, est un symbole qui, comme le lingam, représente Dieu Siva en son Etre absolu. Il représente l’élement le feu, et par conséquent, l’ascension spirituelle et la délivrance.

Bilva

Le fruit, la feuille, et la fleur de l’arbre bilva sont tous sacrés à Siva, qui porte une couronne de ses fleurs en sa chevelure. Il est méritoire de planter des bilvas autour du temple et de chez soi, car ils sanctifient l’endroit où ils se trouvent. Traditionnellement, on adore le Sivalingam par l’eau et les feuilles de bilva.

Shadkonam

Le shadkonam, ou étoile à six rayons, qu’on trouve dessinée sur les yantra de Muruga, se compose de deux triangles superposés. Celui dont la pointe est en haut représente Siva en tant que feu. Celui dont la pointe est en bas représente Shakti en tant qu’eau. Les deux, s’unissant, conçoivent le divin Enfant, Muruga, dont six est le nombre mystique.

Konraï

Les grappes de fleurs dorées du konraï, dont Dieu Siva porte une guirlande autour du cou, représentent sa grâce ruisselante comme le miel. Au Tamil Nadu, ces fleurs font, depuis toujours, partie des rites aux temples à Siva. Et on y fait souvent allusion dans les cantiques devarams.

Homa

Le homa, ou âtre sacré, est le symbole des rites védiques, dont beaucoup se célèbrent encore aujourd’hui. C’est par l’élement, le feu, que nous transmettons nos offrandes spéciales aux dieux. Et c’est devant ce même homa que le mariage sivaïte se solennise.

Kuthuvillaku

La lampe à huile, ou kuthuvillaku, que l’on allume au temple ou au sanctuaire familial, sert à créer une ambiance pure et sereine. Nous respectons le kuthuvillaku sacré, symbole du divin que chez nous, nous ne permettons jamais de s’éteindre.

Mangkolam

Le mangkolam est un motif qui s’inspire de la mangue, fruit qui symbolise le Seigneur Ganesha, et que celui-ci tient souvent dans la main. Par ses couleurs vives, sa forme unique, sa saveur et son parfum exquis, la mangue est le plus estimé des fruits, et symbolise la joie qu’apportent les poursuites terrestres légitimes. Le Seigneur Ganesha est le protecteur des arts--c’est peut-être pourquoi les artistes aiment se servir du mangkolam comme motif.

PART II

Leçon 32

Les Fêtes et Festivals
Chaque fête et festival est une occasion
d’intensifier notre vie spirituelle.

Quel est le jour saint de la semaine Hindoue?
Le vendredi est le jour saint où l’Hindou tâche de s’adonner diligemment au jeûne, à la dévotion, et à la méditation.

Nous célébrons le vendredi, le jour de la semaine qui est sacré et de bon augure. En ce jour, nous intensifions nos pratiques religieuses, et surtout notre sadhana. Nous adorons Siva-Shakti en forme d’Ardhanarisvara, puisant librement à son intarissable shakti, pour y trouver la force de faire face à la nouvelle semaine. Le vendredi, nous allons au temple, ou bien nous célébrons un puja spécial chez nous. Nous nettoyons et garnissons l’autel familial, faisons nos prières, notre japa, et étudions les saintes écritures. Le jeûne est pour nous une discipline habituelle, et nous jeûnons toujours le vendredi, ne prenant que fruits, jus de fruit, et lait. Après 18h, nous faisons notre repas comme d’habitude. Le vendredi, dans la plupart des temples, on célèbre des pujas spéciaux et de nombreuses archanas pour ceux qui recherchent quelque appuis divin. Le vendredi pour autant, n’est pas un jour de repos, et nous poursuivons nos occupations habituelles.

Combien de fêtes ou de festival y a-t-il au calendrier sivaïte?
Nous célèbrons fidèlement chaque année neuf fêtes principales en honneur de l’un ou l’autre des dieux, deux en honneur du guru, et plusieurs autres qui se célèbrent chez soi.

Pendant l’année, les Sivaïtes célèbrent neuf fêtes ou festivals en honneur de l’un ou l’autre des dieux: Maha Sivaratri, Ganesha Chaturthi, Navaratri, Skanda Shasti, Sivalaya Dipam, Vinayaga Viratam, Markali Pillayar, Tiruvembavaï, et Thaï Pusam. Nous rendons hommage au satguru deux fois l’année, le jour de son anniversaire, ou Jayanthi, et pendant Guru Purnima. Nous participons aussi au festival annuel qui se célèbre au temple de chaque communauté sivaïte et qui dure généralement dix jours. Il y a, enfin, d’autres fêtes importantes qu’on célèbre chez soi, dont Dipavali, Thaï Pongal, et Holi.

Qu’est-ce que Maha Sivaratri?
Pendant Maha Sivaratri, la plus grande nuit de Siva, la plus profonde et sacrée des fêtes sivaïtes, nous exaltons le Seigneur Siva, Source et ultime Essence de tout ce qui est.

Maha Sivaratri se célèbre le treizième jour de la lune décroissante de massi, en février/mars. Elle est la plus sacrée des fêtes sivaïtes, et l’occasion en même temps de discipline et de réjouissance. Nous jeûnons toute la journée et toute la nuit, ne prenant que fruits et lait. Nous veillons toute la nuit, à faire japa, prières, méditations, à chanter les louanges de Dieu Siva, raconter ses exploits et sa gloire. On chante à plusieurs reprises le Sri-Rudram et les 1008 noms de Siva. Et surtout, on profite de cette occasion pour redoubler de dévouement envers lui. On offre au Sivalingam des feuilles de bilva, du lait, de l’eau, et autres substances pures et précieuses. Et puis, on le garnit de guirlandes de rudrakshas et de fleurs. A 4h nous terminons la célébration et le jeûne.

Qu’est-ce que Ganesha-Chaturthi?
Ganesha-Chaturthi est l’anniversaire de Ganesha.

L’anniversaire du Seigneur Ganesha se célèbre le jour de chaturthi, ou le quatrième jour après la pleine lune d’avani, au mois d’août/septembre. On embellit le temple et l’autel familial de feuilles de bananier, de canne à sucre et de guirlandes de feuilles de manguier, lui donnant ainsi l’aspect et l’ambiance d’une petite forêt. On apporte des offrandes de fruits et de sucreries, surtout des boulettes de modakam, que l’on place à l’entrée du sanctuaire de Ganesha. On lui offre des pujas spéciaux du matin au soir, et souvent même une procession aux alentours du temple. Chaque année, on se munit d’une statue de Ganesha en terre molle, dont la taille peut varier, et qu’on installe chez soi. On lui offrira des pujas pendant une période de deux à dix jours avant la fête. Et puis, le soir de la fête, on emporte la statue à la mer, à la riviere, au lac, ou au reservoir du temple, pour la submerger et la laisser cérémonieusement se dissoudre. Il est de bon augure de se réjouir et de prier ce Seigneur des obstacles de nous accorder réussite et abondance dans toutes nos entreprises.

Offrandes de parfums, de fleurs, d’encens, de lampes et de fruits,
telles sont les cinq opérations du puja traditionnel
qui culmine par l’offrande des lampes.

Kamika-Agama

PART I

Leçon 33

Vendredi
Les Fêtes et Festivals
Le calendrier sivaïte indique les jours et les nuits
où, parce que les dévots se rassemblent,
nous pouvons redoubler d’enthousiasme religieux.

Qu’est-ce que Navaratri?
Navaratri est l’une des plus sacrées des fêtes hindoues-sivaïtes, la plus importante après Maha Sivaratri. Ce jour-là, nous adorons Dieu Siva en sa forme de Parashakti.

On marque Navaratri (qui signifie «neuf nuits») pendant le neuf nuits qui suivent la nouvelle lune de puttathi, en septembre /octobre. On y adore Siva en sa form de Parashakti, Mère universelle, avec pujas, bhajans, et prières. Tandis que la fête de Maha Sivaratri rend hommage à Parasivam non manifeste, Navaratri, elle, célèbre la Shakti manifeste, ou Energie manifeste de Siva, inséparable de lui, la moitié dite «féminine» du Divin. Sans Siva, elle n’a pas d’existence. Et, sans Shakti, Siva demeure transcendant, silencieux, et non manifeste. Siva et Shakti ne font qu’un, éternellement conjoints, indissolubles, en union mystique perpétuelle. Pendant la Navaratri, nous adorons Parashakti en ses trois aspects. De même que Brahma, Vishnu, et Rudra ne sont autres que trois aspects du Dieu unique, de même Sarasvati, Lakshmi, et Durga sont trois aspects de Shakti, et donc de Dieu Siva. Nous dédions les trois premiers jours de Navaratri à Durga, que nous prions de bien vouloir nous conférer la force, la santé, et l’anéantissement de nos impuretés. Pendant les quatrième, cinquième, et sixième jours, nous adorons Lakshmi et la prions d’apporter en nos vies beauté, abondance, et tranquillité. Et enfin, on dédie les septième, huitième, et neuvième journées à la déesse Sarasvati, qu’on supplie de nous accorder les hautes qualités qui se manifestent en érudition, en art et culture. A la dixième journée de Navaratri, qui se nomme Vijaya Dasami, on se réjouit de la Verité et du Bien universels triomphants. Il est de très bon augure, en ce jour, de lancer de nouvelles entreprises et projets, surtout dans le domaine de l’éducation.

Qu’est-ce que Skanda-Shasti?
Skanda-Shasti est un festival qui gravite autour du temple et commémore la victoire que le dieu Skanda remporta sur Surapadman, soit la victoire du bien sur le mal.

On célèbre Skanda-Shasti (shasti signifie «six») pendant les six jours qui suivent la nouvelle lune du mois d’aïpassi, en octobre/novembre. On marque chacune des six journées en allant au temple pour y participer aux festivités, aux processions, et aux pujas. On offre ses dévotions et prières au Seigneur Muruga en sa forme de Skanda, qui combattit le démon Surapadman pendant six longues journées, et qui le mis enfin à mort au soir du dernier jour. C’est pourquoi ce festival se termine en une fougue d’activités, le sixième soir commémorant la victoire que remportent la lumière et le bien sur les ténebres et le mal. On peut y voir des batailles simulées entre Skanda et Surapadman, celui-ci finissant toujours par être immolé par le feu. En ce jour, nous intensifions notre méditation et cherchons la grâce du Seigneur Muruga, qu’il nous aide à être délivrés de l’égoïsme, la fierté, et la vanité.

Qu’est-ce que Sivalaya-Dipam?
Sivalaya Dipam est une fête joyeuse on l’on adore Dieu Siva en sa forme de lumière divine, resplendissante et infinie.

Sivalaya-Dipam, qui se nomme aussi Kartikaï-Dipam, se célèbre le jour de la pleine lune de kartikaï, en novembre/decembre. C’est pendant cette fête

que nous rendons hommage au lingam infini de lumière en quoi s’était manifesté le Seigneur Siva. Brahma et Vishnu tâchèrent d’en sonder la profondeur et la hauteur, mais en vain. Au soleil couchant, on allume de nombreuses bougies et lampes qu’on dispose dans chaque pièce de la maison et surtout aux fenêtres. Et puis, on célèbre un puja spécial avec japa et bhajan.

Qu’est-ce que Vinayaga-Viratam?
Vinayaga-Viratam est un festival pour le Seigneur Ganesha qui dure vingt et un jours.

Le festival de Vinayaga-Viratam commence six jours après la nouvelle lune de kartikaï, en novembre/decembre. Pendant ces vingt et un jours, dans tous les temples à Ganesha, on célèbre des pujas spéciaux, et on raconte des histoire du Vinayaga-Puranam. Nombreux sont les dévots qui font v¦u (viratam signifie «v¦u») d’assister au puja au temple de Ganesha pour chacun des ces vingt et un jours, et ne prendre que le repas du soir pendant ce temps.

Tu es la région céleste et ses habitants.
Tu es le c¦ur des Vedas et de ses chants.
Tu es la lettre, le chiffre, et les sept mers.
Tu es notre Dieu, et les yeux qui savent te voir.
Tu es la terre, la lumière et l’obscurité.

Saint Appar

PART II

Leçon 33

A l’occasion des grands jours,
les Sivaïtes du monde entier
se rendent au temple ou au sanctuaire familial
pour y célèbrer en simplicité ou en grandeur.

Qu’est-ce que Markali-Pillaïyar?
Markali-Pillaïyar est un festival en honneur du Seigneur Ganesha qui se célèbre chez soi. Il dure un mois.

C’est en hiver surtout que, depuis toujours, l’humanité célèbre et fête le Seigneur Gahesha. Pendant le mois de markali, de la mi-décembre à la mi-janvier, nous vénérons le Seigneur Pillaïyar, le noble Enfant. Nous lui offrons nos dévotions, prières, et la répétion de ses noms. Pendant ce mois qui marque la période la plus spirituelle de l’année, on nettoie sa maison chaque jour, on s’efforce de méditer avec diligence, surtout entre 4h et 6h du matin, et on profite de cette série de jours propices pour inaugurer toute nouvelle sadhana, discipline spirituelle, ou pratique religieuse.

Qu’est-ce Tiruvembavaï?
Tiruvembavaï est un festival qui dure dix jours et qui honore Siva-Nataraja.

Le festival de Tiruvembavaï se célèbre pendant les dix jours qui précèdent la pleine lune du mois de markali, en décembre/janvier. On marque cette importante fête de Nataraja par des pujas et des abishekams dans tous les temples à Siva. Et à 4h du matin à l’autel familial, on chante ou on récite les beaux cantiques mystiques de saint Manikkavasagar, les Tiruvembavaï. Chaque jour du festival, ou tout au moins pendant le dernier jour, les jeunes filles de la communauté vont au temple en petits groupes pour prier que les pluies soient abondantes, que le pays prospère, qu’elles soient elles-mêmes douées d’amour constant pour Siva, et qu’elles trouvent à épouser un ardent bhakta de Siva.

Que sont Jayanthi et Guru-Purnima?
Au jour de Jayanthi, nous célébrons l’anniversaire de notre Gurudeva. Et au jour de Guru-Purnima, nous rendons hommage à tous les grands précepteurs spirituels, et surtout à notre satguru.

Nous célèbrons Jayanthi chaque année pendant toute une semaine. Le jour même de Jayanthi, nous faisons un puja spécial avec abishekam aux pieds de notre satguru. S’il n’est pas présent en sa forme physique, nous offrons notre amour et révérence aux tiruvadis, les sandales sacrées qui le représentent. Semblablement, nous rendons hommage au satguru lors de la Guru-Purnima qui se célèbre le jour de pleine lune (ou purnima) du mois d’adi, en juillet/août.

Qu’est-ce que Thaï-Pusam?
Thaï-Pusam est un festival qui commémore le jour ou le Seigneur Muruga fut accordé le Shakti-vel.

Thaï-Pusam se célèbre le jour de la pleine lune de thaï, en janvier/février, une fête pittoresque qui commémore le jour ou le Seigneur Muruga reçut le Shakti-vel de la part de Parvati. C’est en ce même jour que Siva Nataraj fit une danse pour édifier les saints Viyagrapadar et Patanjali, les dieux, et les trois milles prêtres brahmanes de Chidambaram. On marque cette fête autant dans les temples à Muruga qu’en ceux à Siva.

Je te salue, Éclat infini.
Je te loue, Toi qui es l’eau, la pluie, le vent, l’éther.
Je te salue, Toi qui crée toutes le âmes, et demeure l’Incrée.
Je te salue, Toi qui es l’apogée de toutes les âmes...
Envers Celui qui contient en lui les chants et les sacrifices védiques,
le vrai et le faux, la joie et le chagrin, l’uni et le désuni,
l’attache et la délivrance, le commencement et la fin,
envers Celui-là, nous chantons nos louanges.

Saint Manikkavasagar

Leçon 34

Samedi
L’Eglise saïva-siddhanta
Qu’est-ce que l’«église» dans l’hindouisme contemporain?
Quelle est la mission de l’Eglise saïva-siddhanta?
Qui sont ses membres?

Qu’est-ce qu’une eglise?
Nous nommons «église» tout organisme dont l’objectif est d’offrir régulièrement des cérémonies religieuses à ses fidèles.

Le terme «église», comporte un sens assez large qui ne se limite pas à une seule religion. Souvent, par exemple, on appelle église tout bâtiment consacré aux cérémonies religieuses, qu’elles soient bouddhistes, hindoues, chrétiennes ou autres. Le terme provient originellement du grec ekklelsia , «assemblée», deuxième sens qu’église porte toujours. Mais il y a d’autres sens encore. En tout, nous en comptons cinq: 1) le bâtiment où se font les dévotions religieuses, 2) l’ensemble des dévots, 3) le clergé, 4) l’organisme dirigeant d’une société religieuse, ou 5) son système d’administration. Dans son sens le plus large, donc, une église est une société de dévots qui partagent une même façon de penser, et qui collaborent à réaliser, individuellement et en commun, certains objectifs spirituels.

Quel rôle l’église joue-t-elle?
Toute église est chargée de protéger et propager la foi qu’elle représente. A cette fin, elle subvient aux besoins spirituels de ses fidèles, et forme un clergé, qu’elle ordonne parfois.

L’existence de toute église provient tout d’abord de l’association d’individus pieux qui--et voici l’idée importante--partagent les mêmes croyances. Le double objectif de cette assemblée est de préserver leurs traditions et leur foi, et de pourvoir à leurs propres besoins. Ce sera généralement un clergé qui se chargera de préserver et enseigner la théologie, tandis que les membres laïques et le clergé, ensemble, partageront la charge de subvenir aux autres besoins des fidèles. Pour accomplir cette tâche, ils font causeries et sermons, organisent des cérémonies religieuses, portent conseil aux jeunes, aux gens mariés, et à tout fidèle qui en éprouve le besoin. Ils instruisent les enfants en matières religieuses et laïques, entreprennent certaines missions, et organisent des ¦uvres sociales et culturelles. Il se peut que l’église possède et administre des écoles, hopitaux, séminaires, asiles pour les gens âgés et les orphelins, et autres institutions utiles ou nécessaires. C’est en établissant, et parfois en gérant, ces institutions que l’église assiste et éclaire ses fidèles dans les quatre aspects de leur vie: le spirituel, le culturel, le social, et l’économique.

Qu’est-ce que les membres d’une même église partagent en commun?
Les membres d’une même eglise partagent les mêmes croyances--qui, en général, sont écrites en un crédo, et en une affirmation de la foi--se vouent aux mêmes écritures saintes, participent aux mêmes cérémonies religieuses, et reconnaissent la même autorité ecclesiastique.

L’église est un groupement de dévots qui partagent les mêmes croyances, les mêmes pratiques, en un même sentiment de fidélité envers ce qu’ils considèrent sacré. Les membres connaissent et vénèrent les mêmes écritures saintes, et vivent selon le même credo. Chacun s’entretient avec Dieu au moyen des rites et pratiques consacrées de son église. Et enfin, chacun se fie à la même autorité qui se manifeste par la même hièrarchie ecclesiastique.

Comment adhère-t-on à une église?
Après avoir suffisamment étudié le catéchisme, le crédo et la structure de l’église en question, on peut choisir de s’y associer formellement par une cérémonie de confirmation.

Avant d’adhérer à l’église, il faut d’abord faire partie, bien sûr, de la religion qu’elle représente. Le plus souvent, on exige que le candidat s’instruise au préalable en matière de la religion et de l’église auxquelles il désire s’associer. Ainsi l’église s’assure-t-elle que tous les fidèles continueront à partager les mêmes croyances et mêmes façons de penser. L’étude se concentre ordinairement sur le catéchisme, le crédo, et l’affirmation de la foi, c’est-à-dire sur les doctrines principales de l’église--ce qu’elle enseigne à propos de Dieu, de l’âme, du monde, etc. Le candidat doit aussi parfois étudier l’histoire et la structure administrative de l’église. Souvent, une fois son étude terminée, il devra confesser sa foi devant une assemblée des dévots, déclarer qu’il épouse les croyances indiquées dans le catéchisme et le crédo, et promettre d’être fidèle à l’église, à ses membres, et à son clergé. C’est alors qu’on accepte le candidat et qu’il devient membre confirmé.

L’Omniprésent qui demeure au c¦ur de tous les êtres,
déversant généreusement de sa grâce,
leur accorde enfin la délivrance
en tournant leur regard vers lui-même.

Svetasvatara-Upanishad

Leçon 35

Dimanche
Notre Eglise, dont le c¦ur se situe à Hawaii, USA,
rend humblement service, ci et là dans le monde,
à tout chercheur et adepte hindou.

Qu’est-ce que le nom «Eglise saïva-siddhanta» signifie?
Le nom provient du sanskrit, et se traduit ainsi: Eglise de l’Enseignement révélé par Dieu Siva.

Notre Eglise se nomme «saïva-siddhanta» parce qu’elle se fonde sur la théologie agamique saïva-siddhantine qu’a promulgée saint Tirumular, la théologie que nous cherchons à préserver et propager. On pourrait traduire Eglise saïva-siddhanta en tamoul par «saïva-siddhanta Tiruchabaï». Ce dernier mot correspondant à «église», et comprenant à la fois l’idée d’un bâtiment consacré, d’un organisme religieux, et d’une assemblée de dévots.

Qu’est-ce que le Kauaï-adhinam?
Le Kauaï-adhinam est un monastère sivaïte, et le c¦ur de l’ Eglise saïva-siddhanta.

Le Kauaï-adhinam se situe sur l’île de Kauaï, au nord-ouest de la chaîne hawaiienne. Comme tout monastère sivaïte, celui-ci fut fondé par le guru d’une lignée spirituelle reconnue, en ce cas: par Gurudeva Sivaya Subramuniyaswami en 1970. Il habite toujours ce monastère, et y établit le temple Kadavul en l973. C’est ici que fonctionne le corps ecclésiastique de l’Eglise, qui se compose de Gurudeva et du saïva-swami-sangam, les swamis ou prêtres ordonnés qui ont prêté serment pour la vie. C’est en parfaite unanimité, toujours, qu’ils administrent en matière d’enseignement, de publications, de théologie, de doctrines et lois ecclésiastiques, et qu’ils protègent la foi et veillent à ce qu’elle demeure pure. Le site qu’occupe Kauaï-adhinam, les Hawaiiens l’appelaient Pihanakalani, ou terre imprègnée des cieux. Il était pour eux alii, lieu royal. Il surplombe le fleuve sacré, le Waïlua, Gange d’Hawaii qui va se jeter dans la mer six kilomètres plus loin. L’île de Kauaï se situe à 163 kimlomètres ouest de Honolulu et à 4300 kilomètres ouest des Etats-Unis métropoles.

D’ou proviennent l’autorité spirituelle de l’ Eglise saïva-siddhanta, et les enseignements qu’elle propage?
L’autorité spirituelle de l’ Eglise saïva-siddhanta, et ses enseignements proviennent du prestigieux guru-paramparaï de Siva Yogaswami, lignée légitime de siddhars dans la tradition sivaïte.

La puissance spirituelle dont jouit l’ Eglise saïva-siddhanta a été transmise à Gurudeva, Sivaya Subramuniyaswami le jour où il a été ordonné par Siva Yogaswami. L’Eglise est vouée à disséminer les enseignements et réaliser les objectifs de cette lignée spirituelle.

Quelles sont les trois catégories de membres de l’Eglise?
Il y a trois niveaux de membres au sein de l’Eglise saïva-siddhanta: le membre associé, le membre préparatoire, et le membre confirmé.

Toute personne qui n’a pas l’intention de se faire membre confirmé, ou qui s’apprête à devenir membre préparatoire, peut être membre associé de l’Eglise. En cette qualité, on reçoit tout ce que publie l’Eglise, et on peut participer à certaines de ses nombreuses activités. La personne qui devient membre préparatoire s’apprête, sous les auspices de l’Eglise, à devenir membre confirmé, en étudiant le saïva-dharma en profondeur, et en pratiquant diligemment sa religion. La catégorie de membre confirmé se réserve aux dévots animés d’ardeur religieuse qui ont fait preuve de leur dévouement. Ils sont admis par une cérémonie de confirmation. Lorsque plusieurs membres confirmés s’associent, il établissent une mission de l’Eglise, ou même une saïva-dharmasala, s’ils établissent en même temps diverses institutions religieuses. Missions et saïva-dharmasalas sont administrées, d’une part, par un conseil des ministres, composé de membres élus, et d’autre part, par une société des anciens, les deux dirigeant la mission par l’unanimité. C’est ainsi que les membres confirmés de l’Eglise collaborent avec les saïva-swamis au profit de leur religion, à enseigner ses préceptes et, en tant que ministres et missionnaires laïques, à conseiller les autres membres de l’Eglise.

Les quatre voies divines
et leur degrés d’illumination correspondants,
les six écoles de Vedanta et Siddhanta,
Nandi les révéla tous pour édifier l’humanité
et la délivrer de l’incertitude.

Saint Tirumular