Le Catéchisme hindou Sivaïte

Chapitre Neuf

1. Dixième croyance, à propos du concept:

Le bien règne partout

2. Onzième croyance, à propos des margas:

Les quatre étapes du progrès spirituel

3. Douzième croyance, à propos du Panchakshara:

Les cinq syllabes sacrées

Leçon 57

Lundi
Soirée en Famille
Où Gurudeva explique que ce monde est parfait
et nous parle de chariya et de la dévotion envers le Guru.

Aspirant: Il y a tant de désordre et misère, Gurudeva, comment peut-on dire que le monde est parfait?

Gurudeva: C’est du sommet de la conscience cosmique qu’on perçoit la perfection du monde. Mon satguru, Siva Yogaswami, contemplait l’univers de ce point de vue «intérieur», d’où il constatait qu’il n’y a, sur cette Terre, aucun mal, aucune erreur, aucun désordre.

Du sommet de la montagne, nous voyons le rapport naturel qui existe entre les hautes falaises et les vagues de l’océan qui s’écrasent à ses pieds. C’est une merveille à contempler. Mais vus du bas, du rebord de l’une des falaises, ces mêmes phénomènes nous inquiétent, nous effraient. Ces deux points de vue extrêmes existent partout dans la nature, et dans vous-même. Dieu Siva met ses enfants sur Terre pour qu’ils connaissent les expériences de la vie. Et il surveille, surveille constamment, protège, et nous donne la main tout le long du voyage spirituel. Chaque âme doit passer par l’esprit instinctif, s’épanouir en lui, et arriver à le comprendre, doit passer par l’esprit intellectuel, s’épanouir en lui, et arriver à le comprendre, doit atteindre enfin l’esprit superconscient, et désormais y demeurer en béatitude. La Terre serait certes bien plus tranquille et agréable s’il n’y avait plus d’humains y faisant et vivant leurs karmas. L’écologie des plantes et des animaux est bien équilibrée. Nous, les humains, devrions bien prendre conscience du fait que nous aussi, nous faisons partie d’un vaste système écologique.

Aspirant: S’il vous plaît, illuminez-nous à propos de la voie de chariya.

Gurudeva: Cette étape est comme le stage enfantin où l’on entend toujours: «Fais ceci.» «Ne fais pas ça!» «Ceci is bien, cela n’est pas bien.» Chariya est la période spirituelle où nous apprenons à éviter de faire ce qui est mal et à faire ce qui est bien.

L’aspirant à la spiritualité doit éviter les excès de nourriture, la médisance, la colère, la haine, la convoitise, l’avidité et la ruse. Ces restrictions ou principes sont bien propices pour nous guider et nous stabiliser dans la vie spirituelle parce qu’ils indiquent les moyens de maîtriser l’esprit instinctif. Chariya, c’est faire ses premiers pas sur le chemin spirituel en faisant ce qui est bien et correct. C’est apprendre à maîtriser les élans instinctifs. C’est travailler pour l’amour du travail, plutôt que pour le résultat. Et enfin chariya, c’est accomplir tous nos devoirs envers parents, époux, enfants, famille, village, et temple local. En perfectionnant tous ces aspects de notre vie, nous accomplissons chariya.

Aspirant: Qu’est-ce que la dévotion envers les saints pieds du Satguru?

Gurudeva: Le Sivaïte adore les tiruvadi, ou saintes sandales, qui sont pour lui la source de la grâce.

De même que nos pieds touchent la Terre, les pieds du satguru représentent sa proximité, et le contact que nous avons avec lui. Ce n’est pas la personnalité du satguru ou son aspect humain que nous vénérons, mais le divin en lui. Quand il est présent physiquement, nous nous prosternons devant lui et touchons ses pieds. Et quand il est absent, nous dirigeons notre révérence envers les tiruvadis comme s’ils étaient lui-même. Les pieds du Satguru sont toujours doux et favorables, et facilitent l’accès aux regions intérieures de nous-même. Le guru est là pour nous aider à faire notre chemin, à éviter ou surmonter chaque obstacle qui surgit. Souvenez-vous toujours de cette règle clé: obéissez à votre guru.

Kriya adore Siva manifeste.
Yoga adore Siva non manifeste.
Jnana est le haut chemin, et
Chariya, c’est la dévotion du c¦ur exalté.

Saint Tirumular

Leçon 58

Mardi
Croyance hindoue sivaïte 10
A propos du concept:
le bien règne partout

Quelle est la nature intrinsèque de l’homme et du monde?
Intrinsèque signifie «qui est inhérent et essentiel à un objet». Ce qui est inhérent et essentiel à tout être, c’est son âme, dont la nature est bonté parfaite. De même le monde, en son essence, est une création parfaite de Dieu Siva.

Le paramaguru Siva Yogaswami proclama:
Le vénérable sage Chellappan disait souvent qu’il n’y a aucun mal, nulle part. Si Dieu existe partout et en toute chose, où donc peut-on trouver le mal? Les choses du monde sont éphémères et, pour cette raison, nous croyuons parfois avoir vu quelque principe mauvais. Mais en fin de compte, nous devons conclure que Dieu seul sait ce qu’il fait. L’ordre et l’équilibre règnent partout dans l’univers.

Gurudeva Sivaya Subramuniyaswami nous explique:
L’âme rayonne d’amour, est une enfant de Siva qui est en train de grandir et de passer par le processus de l’évolution. A mesure qu’elle grandit, elle ressemble de plus en plus à son Père, Siva. La bonté, la pitié, la compassion, et l’amour sont les qualités intrinsèques de l’âme. Peut-on croire autrement? L’âme peut-elle exprimer autre chose que la sagesse, la connaissance pure, la joie, le contentement, et toutes ces fines qualités qui proviennent de la superconscience? L’âme, à tout moment de son évolution, demeure unie à dieu en sa perfection omniprésente, Satchidananda. D’où provient donc l’idée du mal et de la souffrance? Ce sont anava, karma et maya, les jouets de l’âme, qui sont cette apparente souffrance. Comme un enfant, nous jouons avec les jouets d’anava dans le parc pour enfants de maya, nous courrons, nous tombons, et karma nous égratigne. Alors, nous courons en pleurant vers Siva pour qu’il nous réconforte et nous guérisse de l’immaturité spirituelle.

Alors pourquoi y a-t-il des hommes qui font le mal?
Les hommes font le mal lorsqu’ils ont perdu contact avec leur âme et vivent totalement d’après les instincts.

Le paramaguru Siva Yogaswami proclama:
Quand le verre de la lanterne est endui de suie, on ne peut plus voir la lumière. Ainsi maya obscurcit l’âme. L’ordre règne en cet univers. Même le voleur et les malfaiteurs font partie de cet ordre.

Gurudeva Sivaya Subramuniyaswami nous explique:
Ceux qui en sont encore à leur première évolution semblent faire le mal car ils n’ont pas encore pris contact avec l’état de conscience divin de leur âme immortelle. Et ceux qui étaient bons hier et qui font le mal aujourd’hui n’étaient pas fermement établis dans cet état de conscience divin qui est éternellement leur nature intérieure. Les enfants sont parfois malicieux, on s’y attend, on les corrige, et ils s’adaptent enfin aux m¦urs des adultes. On s’attend à ce que les âmes jeunes soient malicieuses aussi, et on les corrige, on adapte leur karma à leur dharma, et la société les tient en bonne voie. L’idée du mal a davantage de prise dans l’esprit de la victime et du témoin que dans l’esprit du malfaiteur. Lorsque nous faisons preuve de compassion et d’indulgence, nous vivons en ce monde sans y être attaché. En toute action, nous savons discerner le motif et les impulsions instinctives ou intellectuelles qui en étaient la cause. Et lorsqu’on nous injure, nous savons comprendre que notre douleur n’est que la conséquence d’un karma qu’autrefois nous avions nous-même mis en marche, que celui qui nous a injurié n’en est que l’instrument, et qu’il devra lui aussi subir l’injure le jour où ce karma lui reviendra. Soyons compatissants, car vraiment, il n’y a pas de mal intrinsèque.

Ce qui est froid, ce qui est chaud,
la bonne fortune, et la mauvaise,
le pur et l’aigre,
l’amour et la haine envers les êtres,
l’effort et la paresse,
l’exalté et le déchu,
le riche et le pauvre,
le bien fondé et le mal fondé,
nul n’est autre qu’Isha lui-même,
nul autre que lui ne pouvons-nous connaître.

Ajita-Agama

Leçon 59

Mercredi
Je crois
qu’il n’existe
aucun mal
intrinsèque.

D’où provient cette nature instinctive?
Le Seigneur Siva a créé toute chose, y compris les aspects instinctif, intellectuel, et superconscient de notre être.

Le paramaguru Siva Yogaswami proclama:
La faiblesse appartient au corps et à l’esprit. L’âme, elle, déborde de force et d’énergie... Il n’existe aucun mal, pas une seule chose qui soit mauvaise. Pourtant nous devons craindre de faire le mal. Ceux qui ne sont pas conscients de la bonté inhérente à leur âme vivront une vie troublée par les peines et les plaisirs de ce monde. Les sages se débarassent des idées de bien-et-mal, de bon-et-mauvais, et de moi-et-les-autres. Gurudeva Sivaya Subramuniyaswami nous explique:
D’où provient le mal? Il ne provient de nulle part. Il n’y a pas de source du mal. Ce qui semble être le mal ne provient que de l’ignorance elle-même. L’observateur ignorant se plaint des méfaits et des malfaiteurs, les craint, les critique, et tente ainsi de se justifier lui-même, croyant ainsi se distinguer. Mais l’ignorant juge mal. Il vaudrait bien mieux, au lieu de percevoir le bien et le mal par le monde, s’appliquer à comprendre la nature humaine en ses trois aspects: l’instinctif, l’intellectuel, et le superconscient. Quand l’aspect instinctif et bas domine l’homme il tend à la colère, la peur, l’avarice, la jalouisie, la rancune, et la médisance. Lorsque c’est l’intellect qui domine, l’homme analyse les choses et tend vers l’orgueil et l’arrogance. Et ce n’est qu’une fois que l’âme superconsciente se manifeste dans sa vie que ses belles qualités inhérentes font surface: la compassion, le discernement, la modestie, et bien d’autres encore. Tout ce qu’a créé le Seigneur existe en un parfait équilibre, mais ce n’est pas dire que le bien et le mal ont une influence égale dans nos vies. L’impression que le mal existe n’est qu’ignorance. Soyons compatissants, car vraiment, il n’y a aucun mal.

Pourquoi est-ce que Dieu Siva créa l’instinct et l’intellect?
Dieu Siva créa notre nature instinctive et intellectuelle pour fournir à notre âme l’expérience qu’il lui faut pour se développer et évoluer.

Le paramaguru Siva Yogaswami proclama:
Si tout était parfait, il n’y aurait nul besoin de naître... De même que le médecin réunit plusieurs herbes en un seul médicament pour guérir le patient, de même le grand Médecin ominiscient donne à l’âme un corps, des facultés mentales, un monde, et de nombreuses expériences pour la guérir de sa maladie et l’établir dans la béatitude de la délivrance.

Gurudeva Sivaya Subramuniyaswami nous explique:
Le Seigneur Siva a créé toutes les âmes. Et, pour gouverner leur évolution, il a créé les mahadevas. Le Seigneur Ganesha veille sur l’âme jeune, dans sa première évolution. Le Seigneur Muruga veille sur l’âme adulte et âgée. Les instincts, ou tendances animales des âmes jeunes, sont puissants. L’intellect qui n’est pas encore développé est incapable de les gouverner. Mais une fois qu’il se développe, la nature instinctive se résorbe et se calme. Et puis enfin, lorsque l’âme elle-même se développe, et qu’elle domine l’intellect qui était devenu grand et fort, elle ôte le harnais que celui-ci avait imposé sur elle en même temps que sur la nature instinctive. L’âme se trouve profondément gênée par la grossièreté du corps physique, dont les impulsions, les envies, et les craintes lui sont bien étrangères. Toutefois, cette différence entre l’âme et l’être extérieur de l’homme diminue de jour en jour à mesure qu’on s’adonne régulièrement à la pratique religieuse et, de temps en temps, à la sadhana. Faisons preuve de compassion, sachant qu’il n’existe aucun mal intrinsèque.

Ses actions font le caractère de l’homme.
S’il fait le bien, il devient bon.
S’il fait le mal, il devient mauvais.
Par ses actions pures, il se purifie,
par les impures, il se pollue...
Après la mort, il se rend au prochain monde
portant dans son esprit
les impression subtiles de ses actions.

Brihadaranyaka-Upanishad

Leçon 60

Jeudi
Croyance hindoue sivaïte 11
A propos des margas,
les quatre étapes spirituelles

Qu’est-ce que chariya?
Nous nommons chariya le stade spirituel où l’on se purifie en apprenant à vivre selon les principes religieux et moraux traditionnels.

Le paramaguru Siva Yogaswami proclama:
Le seul chemin spirituel que je connaisse, c’est le chemin de la vertu. Il n’y a pas d’autre chemin, je vous assure. Je vous assure qu’il n’y a pas de moyen plus facile pour arriver à la connaissance de soi... La pratique de sivathondu en ce monde, c’est chariya, c’est kriya, c’est yoga, et c’est jnana.

Gurudeva Sivaya Subramuniyaswami nous explique:
L’individu pratique chariya parce qu’il doit le faire. La société l’y oblige. Il a beau, dans sa nature instinctive, résister et protester, ses parents, par bonté et amour de lui, établiront fermement les principes de chariya dans sa vie. On pratique souvent chariya avec l’idée que Dieu existe extérieurement à nous, qu’il est autre que nous, et loin de nous. Ainsi il se peut qu’on le craigne, et qu’on l’adore par respect de cette crainte. Nous allons au temple parce qu’il le faut. Nous faisons nos dévotions à l’autel familial parce qu’il le faut, bien qu’on pensera peut-être que c’est perdre son temps et qu’on aimerait mieux faire autre chose. Même l’action qui consiste à échapper aux pratiques religieuses pour faire ce qui nous plaît davantage, en sachant bien ce qu’on fait, même cette action fait partie intégrante de chariya-marga. Pour accomplir le saïva-dharma, il est absolument nécessaire de poursuivre chariya, de pratiquer le karma-yoga, et d’intégrer toutes ces pratiques en notre vie de tous les jours. Tout Sivaïte poursuit le chemin qui va de chariya à kriya, à yoga, à jnana, et aboutit enfin à moksha.

Qu’est-ce que kriya?
Nous nommons kriya le stade spirituel où l’on se rapproche de Dieu Siva et des dieux, et où l’amour pour eux grandit tandis qu’on fait régulièrement ses dévotions au temple et en soi-même.

Le paramaguru Siva Yogaswami proclama:
Travaillez pour le travail. Aimez pour l’amour. Ce monde est un vaste temple où se rendent toute sorte de pélerins: des bons, des mauvais, et des indifférents... Occupons-nous à bien faire nos dévotions au lieu de critiquer nos voisins... Nous pratiquons tous le yoga. Karma-yoga consiste à agir tout en faisant abnégation de soi. Siva-yoga consiste à agir uniquement pour le Seigneur. Yoga veut dire avant tout qu’on se concentre mentalement. Tous les autres yogas suivent une fois qu’on a accompli bhakti-yoga.

Gurudeva Sivaya Subramuniyaswami nous explique:
Le saïva-dharma exige qu’on accomplisse bhakti-yoga pendant qu’on est en kriya-marga, c’est-à-dire qu’on cultive une dévotion profonde, que l’intellect s’adoucisse et devienne souple et flexible, tandis que l’amour, lui, se stabilise et se consolide. L’enfant, l’adolescent, ou l’adulte qui aime Dieu, a hâte d’arriver en sa demeure divine, son temple. Dès qu’il y est, il éprouve espoir et réjouissance. Son âme est déjà perfectionnée en chariya, chose qu’il a accomplie dans une vie précédante. Il fut un temps où il était bien malicieux, mais plus à present. Savoir accomplir kriya est une qualité sivaïte qui, chez le bhakta, est innée. Je dis qu’elle lui est innée parce qu’en ayant accompli chariya dans une autre vie, il a engendré un karma qui évolue, et qui en arrive maintenant à ce stade où la compréhension de Dieu, des dieux, et des devas s’approfondit et s’élargit tout naturellement. Et c’est avec joie que cette âme fleurissante fait maintenant ses dévotions au temple, non plus parce qu’elle y est obligée, mais parce qu’elle y éprouve une satisfaction profonde. Il n’y a plus que le temple qui puisse assouvir son désir. Elle chante avec joie. Elle étudie les écritures saintes. Elle est bien établie en kriya, et bien lancée pour arriver à yoga, jnana, et enfin à moksha.

Celui-là seul est vraiment instruit,
a bien reussi, et marche vers
une destinée favorable,
qui bride son esprit et
ne le laisse plus vaguer comme le vent.
Il a obtenu la précieuse récompense
des chercheurs ardents, possède
la plus haute vertu,
a atteint la sagesse, et la force spirituelle.
Le voilà bien lancé sur la voie de la délivrance.

Devikolattara-Agama

Leçon 61

Vendredi
Je crois qu’il faut absolument poursuivre chariya
(le chemin de la vertu), kriya (le chemin de la dévotion),
et yoga (le chemin qui, par la grâce du Satguru vivant,
mène à l’union mystique en Parasivam)
avant d’atteindre à l’état de jnana.

Qu’est-ce que yoga?
Nous nommons yoga le stade spirituel où l’on adore Dieu et les dieux en soi-même, et où l’on pratique diligemment la méditation sous la direction d’un satguru dont la grâce mène à l’aboutissement du yoga-marga: la réalisation de Parasivam.

Le paramaguru Siva Yogaswami proclama:
Les vagues se soulèvent sur l’ocean. De même, les pensées se soulèvent dans l’esprit. Le yoga consiste à gouverner les pensées à mesure qu’elles se soulèvent. Les grandes âmes nous apprennent toutes que le mot yoga signifie «union»... Pour arriver à Dieu, l’esprit ne doit plus tendre qu’en une seule direction. Ce n’est pas chose commode que de maîtriser l’esprit. On n’y arrive pas en un jour, ou même en une année. C’est à force de diligence, de constance, et de grands efforts qu’on arrive, petit à petit, à gouverner ses pensées. Ainsi l’esprit sauvage se laisse enfin dompter. Il n’y a pas de plus grand triomphe pour l’homme... Ayant atteint l’état de yoga-samadhi, vous comprendrez la vanité du plaisir et de ses objets. C’est grâce à ces simples enseignements que mon Gurunathan me fit arriver, par mes propres moyens, jusqu’aux tréfonds de moi-même.

Gurudeva Sivaya Subramuniyaswami nous explique:
Le Satguru, c’est celui qui a réalisé l’absolu Sivam, et qui connaît le chemin qui passe par chariya, kriya, yoga, jnana et mène jusqu’à moksha. Les plus hautes pratiques sivaïtes sont celles du yoga. Le jnana n’est qu’une simple conséquence du yoga perfectionné. Il en est la récompense. Lorsque l’adepte a atteint les sommets de kriya-marga, et qu’il se met à pratiquer le yoga, les dieux l’accueillent dans leur monde, où il arrive en passant par cette forteresse de feu, son corps. Les dieux élèvent le feu de kundalini jusqu’au Deuxième Monde d’abord, et jusqu’au Troisième ensuite. Le yogi a bien besoin, en effet, de ce doux guide, son satguru.

Qu’est-ce que jnana?
Nous nommons «jnana» la grande sagesse divine qui rayonne autour de l’âme mûrie et illuminée. Jnana est l’état d’esprit tout imprégné de béatitude et de connaissance divines, où vit l’âme tandis qu’elle résout ses derniers karmas terrestres.

Le paramaguru Siva Yogaswami proclama:
Il n’est rien de plus admirable que de vivre sur cette Terre en jivanmukti, et de se conformer aux coutumes et aux exigences de cette vie terrestre tout en sachant ce que savent les yogis qui ont accompli de rigoureux tapas: que l’âme aujourd’hui ne diffère aucunement de ce qu’elle fut autrefois, ni de ce qu’elle sera dans l’avenir. Ainsi, tandis qu’ils sont encore parmi nous et en ce monde, ces êtres admirables vivent tirés d’erreur, l’esprit eclairci... C’est sivathondu qui, sur cette Terre, nous mène aux sommets de chariya, kriya, et yoga, et qui s’épanouit enfin en Siva-jnanam: le grand éclaircissement. L’origine de toute connaissance brille éternellement en moi; je n’ai pas à apprendre. Je tiens en ma main le secret de l’existence.

Gurudeva Sivaya Subramuniyaswami nous explique:
L’état de jnana est la conséquence naturelle des pratiques du yoga. Chez l’âme encore jeune, l’esprit instinctif est une forteresse inébranlable. Chez l’âme adolescente, l’esprit intellectuel est complexe, et ne laisse percevoir d’autre réalité que celle de ce Premier Monde. Chez l’âme que s’est perfectionnée en kriya et qui a des tendences mystiques, l’esprit sub-superconscient est irrésistiblement attiré vers les deux perfections de Dieu Siva: Satchidananda et Parasivam. Grâce au yoga, cette âme arrivera à pénétrer un jour, soudainement, dans l’esprit superconscient du Seigneur--dans l’expérience de la béatitude, de l’omniscience, du silence parfait. L’intellect s’effondre alors tout entier, et l’âme est libre de prendre son plein essor, et aller se fondre en Parasivam. Cette âme, cet être, est devenu un jnani, celui qui a connu ce qu’il y avait à connaître, celui qui demeure désormais en un état d’esprit tout nouveau que l’on nomme «superconscent». Il sait dorénavant la réponse avant même d’avoir formulé la question; il possède la solution avant d’avoir confronté le problème.

Le Soi ne se laisse par saisir
par les faibles, les tièdes, ou les hypocrites.
Conscience de Soi s’épanouit à mesure que
se développe la force spirituelle, la constance,
et le détachement sincère...
Ayant connu le Soi, le sage trouve enfin la satisfaction.
Désormais, l’évolution étant terminée,
la sérénité étant acquise,
le désir s’étant à tout jamais envolé,
il ne vit plus qu’en union parfaite
avec tout ce qui est.

Mundaka-Upanishad

PART I

Leçon 62

Samedi
Croyance hindoue sivaïte 12
A propos des
cinq syllabes sacrées.

Quel est le sens littéral de «Namasivaya»?
Le sens littéral et exotérique de Namasivaya est: «adoration envers Dieu Siva». Ce mantra, ou formule invocatrice, se nomme Panchakshara, les cinq syllabes.

Le paramaguru Siva Yogaswami proclama:
Portez des graines de rudraksha et répétez le Panchakshara. Puis, laissez votre c¦ur s’adoucir et fondre. Répétez les cinq syllabes et, comblés d’amour, vous découvrirez sa volonté divine. Répétez, et vous vous purgerez de l’impureté, de l’angoisse et de l’incertitude. Nous te saluons, Namasivaya!

Gurudeva Sivaya Subramuniyaswami nous explique:
Le mantra Panchakshara est le Verbe, le nom du Divin, et son essence totale. Mais il ne suffit pas simplement de pouvoir le répéter, il faut y avoir été initié, c’est-à-dire autorisé à le répéter. Ce n’est qu’alors qu’il a de la force. De même, un chèque qu’on écrit n’a de la force que lorsqu’il correspond à des fonds en banque. Ce n’est que la personne initiée, et dont la famille est accomplie en chariya, qui puisse répéter ce mantra. Namasivaya est le portail d’entrée du yoga-marga. Mon Gurunathan m’ouvrit ce passage lorsque, de vive voix, il me transmit Namasivaya. Depuis ce moment, ma vie entière gravite autour des cinq syllabes sacrées, toute ma force en provient, et grâce à elles, ma destinée se manifeste. Simplement apprendre Namasivaya en le lisant dans un livre, ou en l’entendant prononcer par quelque personne non autorisée, c’est recevoir de la monnaie périmée qu’on ne peut dépenser. Le secret de Namasivaya, c’est de l’entendre dire au moment propice par celui qui est destiné à vous le transmettre. Ce n’est qu’alors qu’il sera pour vous le plus puissant mantra de la religion sivaïte.

Quel est le sens ésotérique des cinq syllabes sacrées?
Chacune des cinq syllabes est un symbole: Si représente Siva; Va, sa grâce révélatrice; Ya, l’âme; Na, sa grâce obscuratrice; et Ma, le monde.

Le paramaguru Siva Yogaswami proclama:
Les cinq syllabes firent naître ce corps. Les cinq syllabes firent resplendir l’âme. Les cinq syllabes engendrèrent la béatitude. Les cinq syllabes me continrent tout entier.

Gurudeva Sivaya Subramuniyaswami nous explique:
Namasivaya est tellement et profondément sivaïte que la seule prononciation de ces syllabes suffit à libérer l’âme du perfide esprit instinctif et des chaînes d’acier que forge l’esprit intellectuel. Namasivaya calme l’instinct, fond les chaînes d’acier, et cause cet intellect intelligent à se retourner sur lui-même, à se contempler, et à percevoir sa propre ignorance. N’oublions jamais que mantra, c’est la vie, que mantra, c’est l’action, que mantra, c’est l’amour, et que de répéter le mantra, c’est-à-dire pratiquer japa, c’est éveiller la sagesse qui dort en nous. Le premier yoga à pratiquer en vue d’atteindre jnana, c’est japa-yoga. Pratiquez le japa au temple. Pratiquez-le sous l’arbre sacré. Pratiquez-le dans la grotte isolée. J’ai pratiqué le japa toute ma vie, c’est ma sadhana silencieuse. Maintenant la répétition est devenue automatique. Comment pratique-t-on le japa? Aum Namasivaya, Aum Namasivaya, Aum Namasivaya... Voilà comment on pratique le japa!

La main qui bat le tambour: Si.
La main qui s’incline: Va.
La main qui offre le refuge: Ya.
La main qui élève le feu: Na.
Le pied de lotus, posé fermement sur anava: Ma.
Ainsi s’explique la divine Danse de Si Va Ya Na Ma.

Saint Tirumular

PART II

Leçon 62

Je crois en le mantra Panchakshara,
les cinq syllabes sacrées, «Na Ma Si Va Ya»,
mantra émient et essentiel du sivaïsme.

Pourquoi le Panchakshara est-il notre mantra éminent et essentiel?
Nous disons que le Panchakshara est éminent parce qu’il est le plus sacré des noms de Dieu. Nous disons qu’il est essentiel parce qu’il contient, dans son sens ésotérique, l’essence de toute la philosophie sivaïte.

Le paramaguru Siva Yogaswami proclama:
A vrai dire, Namasivaya est à la fois Veda et Agama. Il contient tous les tantras. Il est la substance de nos âmes, de nos corps, et de nos biens. Namasivaya est notre appui fidèle et notre protecteur. Ne cessez jamais de prononcer Namasivaya.

Gurudeva Sivaya Subramuniyaswami nous explique:
Chaque son trouve son complément dans le silence. Ainsi nous avons: Na et le silence, Ma et le silence, Si et le silence, Va et le silence, Ya et le silence. Lorsque l’esprit s’extasie et se perd dans Namasivaya ou Sivayanama, est-ce que ce n’est pas, en effet, au silence des espaces entre les sons que l’âme se raccroche, et à la force de ce silence? L’âme se nourrit de son. Le son qu’émet une certaine voix peut vous blesser, vous choquer, vous réjouir, ou vous combler. Les vibrations subtiles que chaque syllabe engendre, et qui demeurent après que le son s’est évanoui, ce sont les fleurs et les fruits qui nourrissent l’âme, et lui donnent la force de grandir et de s’épanouir rapidement. L’adepte qu’on a initié correctement répète Namasivaya à haute voix. Et puis, lorsqu’il pratique son japa intérieurement, c’est Sivayanama qu’il prononce, dans le silence, et dans la subtilité. Il existe cinq façons de prononcer ce mantra, chacune visant un objectif spirituel particulier. Je salue les cinq syllabes et le Silence qui palpite parmi elles! Je salue le saïva-dharma qui s’en dégage! Je salue Namasivaya!

Quelle est la façon correcte de réciter ce mantra?
On peut réciter Aum Namasivaya soit à haute voix ou mentalement, et en comptant, si l’on veut, sur un chapelet de graines de rudraksha ou de bois de santal.

Le paramaguru Siva Yogaswami proclama:
Afin que la foi sivaïte prospère, que la vérité se propage, que nos esprits soient convaincus de l’existence de Dieu, que le nombre des fidèles sincères s’accroisse partout dans le monde, récitons Namasivaya pendant toute la durée de nos vies... Ah! Quelle joie de chanter le mantra primordial qui mène au but: la délivrance.

Gurudeva Sivaya Subramuniyaswami nous explique:
Nous devons répéter Aum Namasivaya de nombreuses, nombreuses, fois en tournant notre chapelet de rudrakshas lorsque le Soleil se couche, lorsqu’il se lève, et à midi, quand il est haut. «Aum Namasivaya», le Sivaïte répète. Aum Namasivaya nourrit son âme, éclaircit son intellect, et calme ses instincts. Prenez les graines de rudraksha, les saintes larmes qu’a versé Dieu Siva pour l’humanité, prenez-les dans la main droite. Faites glisser l’une des graines par dessus le majeur en poussant avec le pouce, et marquez le temps d’arrêt tandis que vous prononcez le mantra. Répétez ainsi pour chaque graine. Chantez «Aum Namasivaya». Il y a diverses façons de le prononcer: faites à la manière de celui qui vous a initié. Il est interdit de s’y essayer sans être autorisé! Ceux qui n’ont pas été initiés correctement et qui veulent pratiquer le japa peuvent toujours réciter «AUM». Aum est votre héritage naturel, un mantra magnifique dont vous pouvez vous servir à volonté et sans risques, à n’importe quel stage de la vie et de l’évolution. C’est le mantra Aum qui vous fera trouver celui qui est destiné à vous initier aux merveilles de Namasivaya.

Si, les mains jointes en adoration,
on s’en remet entièrement au resplendissant Seigneur des Vedas,
tout en ne cessant d’invoquer ses saints pieds de grâce,
alors son nom le plus sacré, Namasivaya,
sera notre radeau de sauvetage,
même lorsque la charge est lourde,
et que l’océan gronde.

Saint Appar

PART I

Leçon 63

Dimanche
L’affirmation de notre foi
La formule qui résume
notre credo.

Comment affirme-t-on notre foi?
Nous affirmons notre foi par cette simple phrase qui résume toutes les croyances et enseignements de notre religion: «Dieu est Amour omniprésent et Réalité transcendante.»

Le paramaguru Siva Yogaswami proclama:
Infiniment glorieux par son aspect transcendant, infiniment beau par son aspect immanent--ceux qui ont pu le reconnaître ainsi, leur bien-aimé se manifestant en des formes pleines de grâce, ceux-là sont les vrais vainqueurs qui ont atteint la béatitude éternelle... Gloire à cette divine grâce transcendante, qui est cependant la Cause première de l’existence.

Gurudeva Sivaya Subramuniyaswami nous explique:
Quand vient le matin, je me réveille en entendant mon esprit qui répète, «Anbe Sivamayam, sattiyame Parasivam» et en sentant l’amour de Dieu Siva qui dirige ma troisième vision sur moksha. «Anbe Sivamayam, sattiyame Parasivam: Dieu est Amour omniprésent et Réalité transcendante.» C’est ainsi que je commence ma journée, en affirmant ma foi. Nous devons fortifier nos esprits par de puissantes affirmations qui perceront jusque dans les catacombes de nos esprits, pour y enregister les vérités essentielles et ultimes de notre religion. Ainsi, on marque profondément l’esprit et on se fait une mémoire qui engendre la force spirituelle et vient à notre rescousse à l’heure de la tentation, la détresse, ou l’angoisse. Il ne tient qu’à nous de fortifier notre esprit, et refaire les instincts et l’intellect, au moyen de ces quatre mots tamouls qui, avec Aum, en font cinq: «Anbe Sivamayam, sattiyame Parasivam. Aum.» Ou bien, en français: «Dieu Siva est Amour omniprésent et Réalité transcendante. Aum.» Oui, oui, oui, c’est ainsi que nous affirmons notre foi. Répétez souvent cette phrase, qu’elle marque profondément votre esprit. Répétez, répétez, que l’impression aille de profondeur en profondeur.

Que signifie notre affirmation de la foi?
Lorsque nous répétons cette phrase, intérieurement ou à haute voix, nous affirmons notre croyance en un Dieu à la fois manifeste et non manifeste, qui existe partout dans le monde, et en même temps le trancende, qui est à la fois Amour divin et personnel, et Réalité impersonnelle. C’est tout l’essentiel d’Un Crédo pour les Hindous sivaïtes que contiennent ces quatre mots tamouls.

Le paramaguru Siva Yogaswami proclama:
Dieu Siva existe ici, il existe là, il existe partout. Il est chacun de nous. Il est plus grand que tous ses aspects. Rien ne peut le contenir... O Siva, qui demeure sans forme et dans la forme!.. L’Amour qui emplit l’univers, c’est Siva. Les mouvements de la vie suivent la musique de l’Amour. Celui qui est transcendant se fait immanent. Il anime toute l’existence. Il est le Soi au fond de chaque moi. Qui peut comprendre le mystère de sa grâce?

Gurudeva Sivaya Subramuniyaswami nous explique:
Chaque Sivaïte du monde répète et proclame: «Dieu Siva est Amour omniprésent et Réalité transcendante», la superbe affirmation de notre foi. Avant chaque repas nous la répétons. Avant de nous quitter, nous la répétons en guise d’au revoir. Ainsi on ne se laisse pas oublier cette vérité sublime: que Dieu est Amour omniprésent, qu’il est Réalité transcendante, et qu’en lui nous trouvons refuge et réconfort.

Le suprême Souverain qui règne
sur tous les êtres vivants et toutes les choses inertes,
et qui inspire l’âme, c’est envers lui,
Pushan notre Protecteur,
que nous dirigeons nos prières,
qu’il multiplie nos biens
et assure la sérénité...
Que Pushan, l’Omniscient, nous bénisse!

Rig-Veda

PART II

Leçon 63

Dieu Siva est
Amour omniprésent et
Réalité transcendante

Comment affirme-t-on notre foi en tamoul?
En tamoul, l’affirmation de notre foi est une formule brève et poètique. Elle s’ecrit: (( *** here, insert the Tamil script of aff’n of faith ***)). Et elle se prononce: anbé sivamayam, sattiyamé parasivam.

Gurudeva Sivaya Subramuniyaswami nous explique:
Avant de nous endormir, nous répétons: «Anbe Sivamayam, sattiyame Parasivam» tout en voyant mentalement, et l’un après l’autre, chacun des vingt-quatre symboles sacrés de la religion sivaïte. Ainsi on tâche d’atteindre le Sivaloka et le Devaloka pendant le sommeil. Nous pouvons, tandis que nous dormons, visiter brièvement le Sivaloka, et rester longtemps au Devaloka en se faisant inscrire à l’une ou l’autre des écoles sivaïtes qui fonctionnent sur le plan astral dans le Deuxième Monde. «Anbe Sivamayam, sattiyame Parasivam» on répète lorsqu’on se réveille et qu’on se souvient des vérités profondes que l’on a entrevues tandis que nous dormions, et de l’instruction transcendante que nous avons reçue de la part des rishis enseignant dans les écoles du Devaloka. «Anbe Sivamayam, sattiyame Parasivam», on dit après le bain matinal, tandis qu’on se prépare à vivre une nouvelle journée, une journée appartenant à Dieu Siva. Ainsi on ne se laisse pas oublier qu’Umapati, notre Père-et-Mère, Amour omniprésent, ne manque jamais d’être présent pour nous protéger et guider. Et, répétant cette affirmation, on ne se laisse pas oublier la Réalité transcendante qui élève nos esprits, et nous donne la capacité de produire des pensées utiles, qui nous permettrons d’accomplir notre dharma et de défaire nos karmas sans créer de nouveaux karmas à entraver notre progrès et fabriquer un avenir malheureux. Répétez, répétez, répétez notre affirmation de la foi en français ou en tamoul, et laissez-la vous rapprocher des divins pieds de notre Seigneur.

Quel effet produit la répétition de l’affirmation de la foi?
Répétant notre affirmation de la foi, nous n’oublions pas nos convictions, nous réaffirmons notre adhésion au théisme moniste, et nous pouvons exprimer simplement toute la profondeur et la grandeur des enseignements du Chemin éternel, le Sanantana-dharma.

Gurudeva Sivaya Subramuniyaswami nous explique:
«Anbe Sivamayam, sattiyame Parasivam!» Cette affirmation est une force spirituelle, une distillation des douze croyances qui constituent ce crédo sivaïte. Exploitez cette force. Répétez l’affirmation; méditez sur son sens; comprenez-la bien. Ce sont ce Catéchisme et ce Crédo tout entiers qui expliquent, et expliquent à merveille, ce que signifie notre affirmation. Il convient bien que nous traitions celle-ci en dernière page, car elle conclut, elle résume, elle distille le contenu de toutes les pages précédentes. Adoptez l’affirmation de notre foi; faites qu’elle soit pour vous l’expression définitive de toutes vos convictions spirituelles. Ecrivez-la en caractères tamouls mille et huit fois comme pénitence, sahasra likhana. Récitez-la mille et huit fois, assis à ses saints pieds au temple--sahasra japa--non pas en tant que mantra, ce qui exigerait que vous y soyez initié, mais simplement dans l’intention de déclarer votre foi et votre intention d’être ferme et resolu quant à vivre le saïva-samayam. Soyez inébranlable. Ne vous laissez pas décourager. Prenez hardiment en main le Vel sacré, et puis agissez en son nom. «Anbe Sivamayam, sattiyame Parasivam», voilà ce qui demeure lorsqu’on a pris le lait de la vache sacrée, la religion, qu’on en separe la crème, qu’on l’agite pour en faire du beurre, et qu’on bout ce beurre pour en tirer enfin quelques précieuse gouttes de beurre clarifié--«Anbe Sivamayam, sattiyame Parasivam»--le précieux beurre clarifié de la religion sivaïte.

Il est Amour manifeste...
Il transcende tout, et pourtant
se tient en chaque chose et en chaque être.
Pour ceux qui sont encore liés ici-bas,
il est le grand Trésor.
C’est ainsi que le suprême Siva, le Bienfaiteur
de tous les mondes, répandit sa gloire.

Saint Tirumular