Le Catéchisme hindou Sivaïte

Chapitre Un

1. Notre Grand Dieu Siva

2. Notre Ame immortelle

3. Le Monde où nous vivons

Leçon 1

Lundi
Soirée en Famille
Gurudeva nous apprend à voir Dieu partout
et nous instruit sur l’âme et le monde.

Aspirant: Gurudeva, à présent que nous savons qui est-ce que Siva, que devons-nous faire?

Gurudeva: Cherchez Siva partout. Tâchez de le percevoir dans les meilleures des gens et dans les pires, dans l’air, dans l’eau et dans les arbres. Prouvez à vous-même qu’en effet, Dieu Siva existe bien partout et en toute chose. Il est la Vie de votre vie.

Cherchez Dieu Siva en mettant d’abord de côté tout ce que vous savez à son sujet. Ce renoncement allège le subconscient et permet à l’intuition de se faire entendre. La religion sert non seulement à nous inspirer, mais aussi et surtout à éveiller nos facultés spirituelles. Et c’est cet eveil de leurs facultés spirituelles qui fait, depuis des millénaires, la force des gurus du nathasampradaya. Tout leur enseignement, que vous retrouverez dans les pages de ce livre, vise à la réalisation tangible de ce concept. Siva existe partout et en toute chose. C’est bien d’apprécier et de répéter cette vérité. Mais la découvrir et la connaître par l’expérience personnelle, c’est tout autre chose. Réfléchissez aux trois perfections de Siva et méditez sur elles. Tâchez de connaître ce grand Dieu aussi intimement que vous connaissez votre meilleur ami. Imaginez, dans ce vaste domaine qu’est le champs de votre vision intérieure, ce que peut bien être Parasivam, Celui qui n’est ni dans le temps, ni dans l’espace, ni dans aucune forme. Imaginez Satchidananda, conscience/amour universel qui pénètre et emplit toute chose. Voyez intérieurement et apprenez à connaître Dieu Siva en tant qu’Ame primordiale, créateur de toutes les âmes, notre Seigneur personnel qui, en cette perfection, possède la forme, possède corps, visage, bras et jambes, et qui aime énormément son cher dévot. Un jour bientôt vous verrez de vos propres yeux que Siva est la vie même.

Aspirant: Pourquoi devons-nous nous identifier à l’âme?

Gurudeva: Bien comprendre ce qu’est l’âme, c’est acquérir la clarté d’esprit, qualité inestimable quant à faire face aux épreuves de la vie. Donc, faites tout votre possible pour ressentir la présence de l’âme au plus profond de vous, et de vous convaincre qu’elle est bien vous, et que vous vivez simplement dedans ce corps physique que vous avez développé vous-même.

Vous possédez déjà tous les moyens de faire avancer votre évolution, car vous êtes l’âme. Découvrez-la par l’expérience personnelle, et ce sont tous les aspects de votre vie qui se réhaussent. Vous maîtrisez mieux qu’auparavant vos pensées, vos émotions, vos rapports humains et toutes vos entreprises. Vous sentez l’amour divin pénétrer et combler tous les secteurs de votre être, ne laissant plus de place pour la colère, la jalousie, la crainte et toutes ces émotions qui remontent des chakras inférieurs. Si vous cherchez l’âme là où règne la bassesse, l’instinct animal, et même l’intellect, vous cherchez en vain. Cherchez encore parmi les plaisirs, les émotions et les rancunes, et toujours rien. Mais cherchez un peu plus intérieurement: trouvez et étudiez la faculté qui cherche, et vous commencez à toucher à votre véritable nature. Vous découvrirez bientôt que cette faculté n’est autre que la conscience même (faculté d’être conscient), et que celle-ci est essentiellement Conscience pure, l’esprit de votre âme qui, elle, est un être de lumière. Voyez profondément en vous-même, que vous êtes tellement stable, permanent, puissant, que rien jamais ne peut vous amoindrir ou vous endommager. Trouvez cette sensation et cette conviction au fond de votre corps physique, et vous aurez touché, au moyen des sens extérieurs, au corps de votre âme.

Aspirant: Comment trouver la joie en cette vie?

Gurudeva: Lorsque nous sommes conscient de qui nous sommmes, nous voyons que ce monde est, en fin de compte, admirable. Oui, la paix régne en ce monde. Car ce monde est une création parfaite de Dieu Siva

Ce n’est que lorsque nous nous identifions subconsciemment à l’image extérieure de nous-même que nous percevons du mal en ce monde. Dès qu’on regarde par l’¦il de l’âme, on comprend tout de suite que chaque chose fait partie intégrante du drame cosmique et divin. Sachez cette vérité et transformez votre vie. Il se peut que l’âme soit toute recouverte de karmas, mais le karma n’est pas l’âme, et l’âme n’est pas le karma. Le monde que nous voyons n’est que le reflet de la totalité des karmas d’innombrables individus, nations, villes, commautés et familles. Les vôtres aussi font partie de ce panorama collectif. Ce sont les actions et les réactions qui s’ensuivent qui enchaînent l’âme et tourmentent le monde.

C’est lui, le bien et le mal, lui, les trois guna et les quatre Veda.
C’est lui, les cinq éléments et les six saveurs.
C’est lui, les sept notes de musique et les huit connaissances...
Lui, le Seigneur des dix directions.

Onzième Tirumuraï

Leçon 2

Mardi
Notre Grand Dieu Siva
Nous commençons là où tout commence: en Siva.
Qui est-il? Que fait-il? Comment peut-on le comprendre?

Qui est-ce que Dieu Siva?
A vrai dire, tout ce qui est, n’est autre que lui. Il existe en toute chose, et tout est en lui, l’Unique qui ne connaît pas de second, Etre suprême, Réalité absolue, Pati, notre Seigneur à la fois omniprésent et transcendant.

Siva existe en trois perfections: Réalité absolue, Conscience pure, et Ame primordiale. Pourtant, il n’est qu’un seul Etre. En sa perfection première, il est Réalité absolue, le Soi, Dieu non manifeste, immuable et transcendant, au-delà du temps, de l’espace et de toute forme. En sa perfection seconde, il est Conscience pure et manifeste, Substance primordiale, Puissance et Intelligence infinies. Il est Lumière et Amour purs qui pénètrent et emplissent toute forme, tous les espaces et tout le temps. En sa perfection troisième, il est l’Ame primordiale qui se manifeste en Brahma le Créateur, en Vishnu le Préservateur, et en Rudra le Destructeur. Cette Ame primordiale est notre Seigneur personnel, l’origine des trois mondes et des lois qui les régissent, notre Père-et-Mère divin qui nous nourrit, nous éduque, et nous protège, qui voile sa Vérité pendant que nous évoluons, et la révèle lorsque nous avons assez grandi pour savoir en profiter. Nous savons que Dieu Siva existe en toute chose et que tout est en lui, que sa grandeur dépasse notre imagination, qu’il est le mystère sacré qu’on ne peut jamais tout à fait l’expliquer, et que nous ne saurions percer sauf dans la communion totale et parfaite. Connaître Siva, c’est tout savoir et tout comprendre.

Dieu Siva, a-t-il créé le monde?
Oui Dieu a créé le monde et tout ce qu’il contient. C’est lui qui, à tout moment, préserve chaque atome de cet univers matériel que nous voyons, et de l’univers spirituel que nous ne voyons pas.

C’est Siva qui nous a créé. Et c’est lui qui a créé le monde et tout ce qu’il contient, autant les choses vivantes que les inanimées. Il a créé la mer et tout ce qu’elle recèle, le temps, les espaces infinis et les étoiles innombrables. C’est lui qui a créé le jour et la nuit, la joie et le chagrin, l’amour et la haine, la naissance et la mort. Il a créé ce monde-ci, le dense, et les autres, le subtil et le spirituel. Tout ce qui est, est créé par lui. Et tout se préserve par lui. Pourtant, il est des êtres qui, en un moindre degré, partagent avec lui l’acte créateur et la fonction préservatrice: ce sont les hommes de ce monde et les admirables devas et mahadevas des mondes intérieurs. Siva, qui crée tout ce qui est, quant à lui, demeure l’Incréé. Il n’a pas de source, pas d’origine. Il existe depuis toujours, ne cessera jamais d’exister. Il demeure au sein de sa création, où il règne en souverain absolu--sans toutefois dominer our subjuguer, car c’est par la communion qu’il règne sur sa création. Siva est omniscient, omnipotent, omniprésent. Il est bon, saint, miséricordieux, juste et compatissant. Il n’y a qu’un seul Dieu, mais les hommes le nomment différemment. C’est en effet le même Dieu unique et suprême qui anime toute vie et qu’on adore dans toutes les religions. Le paramaguru Siva Yogaswami demandait: “Qui est-ce qui fait monter et descendre le Soleil? Qui est-ce qui fait briller la Lune? Qui est-ce qui a fait que l’¦uil sache voir? Que la fleur sache fleurir? Réfléchissez bien et vous comprendrez que la Volonté divine règne partout. Siva est en toute chose, et tout est en lui ”.

Dieu Siva, possède-t-il la forme ou est-il au-delà de la forme?
Dieu possède la forme et, paradoxalement, il est au-delà de toute forme. En tant que Réalité absolue, transcendante, et impersonnelle, il existe au-delà de toute forme. En tant que Conscience pure, il est la Forme pure et omniprésente. Et en tant que Seigneur personnel, il se manifeste en d’innombrables formes.

Nous pouvons connaître Siva en l’une ou l’autre de ses trois perfections, dont deux possèdent la forme et l’autre est au-delà de la forme. Nous l’adorons tout d’abord en tant que Seigneur personnel, Ame primordiale qui aime et veille tendrement sur ses dévots, un Etre dont le corps lumineux apparaît parfois en une vision mystique. Nous l’adorons ensuite dans sa forme manifeste, en tant que Conscience ou Amour purs. C’est ainsi que dans notre vie ordinaire nous apprenons à connaître Dieu en l’une ou l’autre de ses deux perfections manifestes. Et puis un jour enfin, atteignant nirvakalpa samadhi, un évènement intérieur aussi extrèmement simple qu’il n’est austère, nous communions avec lui en sa perfection première, nous le connaissons en tant que Parasivam, celui qui n’a aucun attribut, qui est au-delà de toute forme et que ne recherchent et ne découvrent que les yogis et les jnanis. Parce que cette Réalité absolue est au-delà de toute qualité et de toute conception, on ne peut jamais arriver à la décrire convenablement. Mais l’âme peut arriver à la connaître pleinement et directement, ou à la “réaliser", une fois qu’elle, l’âme, est tout à fait mûrie et qu’elle a longtemps cherché par les voies intérieures du yoga tout en suivant soigneusement les guides du satguru. Gurudeva nous a appris cette affirmation de la foi: “Dieu Siva est Amour omniprésent, et Réalité transcendante ”.

l’aspect de lui au-delà de la lumière, c’est Rudra.
l’aspect de lui qui est inconçu, c’est Brahma.
l’aspect de lui qui est bonté, c’est Vishnu

Maïtrayana Upanishad

Leçon 3

Mercredi
Les hommes adorent Dieu diversement.
Nous l’adorons en trois de ses formes traditionelles.
Qui sommes-nous et qui sont les dieux, par rapport à Dieu?

En lesquelles de ses formes adorons-nous Dieu Siva?
A vrai dire, tout ce qui existe est forme de Siva. Mais, suivant la tradition ancienne, nous l’adorons dans ces trois formes, ou murthi : Sivalingam, Ardhanarisvara, et Nataraja.

Nous contemplons Dieu en tant que Parasivam lorsque nous adorons le Sivalingam, dont la forme simple et indéfinie dirige notre pensée vers son Etre absolu. Lorsque c’est en tant que Satchidananda, Amour et Conscience purs, que nous le cherchons, nous l’invoquons en sa forme d’Ardhanarisvara, Siva-Sakti, où tous les opposés et toute dualité se réconcilient. Et quand c’est en tant que Mahesvara, Ame primordiale, que nous l’adorons, nous l’invoquons alors en sa forme de Nataraja, le Danseur divin qui anime l’univers par ses cinq puissantes actions de création, préservation, destruction, obscurcissement, et révélation. Ainsi, au moyen des trois murthis, nous adorons Dieu en chacune de ses trois perfections. Le Sivalingam représente Parasivam, Réalité absolue. Ardhanarisvara représente Satchidananda, Conscience pure. Et Nataraja représente Mahesvara, Ame primordiale. Mais ce n’est pas dire que notre Seigneur se limite à ces trois formes. Il se manifeste aussi en Dakshinamurthi, Précepteur silencieux, Guru des gurus et grand yogi. Il vit en toutes ces formes, et bien d’autres encore, notre Dieu Siva.

Est-ce que les autres dieux existent indépendamment de Siva?
C’est Siva qui a créé les dieux et les a pourvus d’une existence personnelle et de pouvoirs distincts. Pourtant, ils n’ont d’existence qu’en lui. Ils existent séparément de lui tout en demeurant inséparables. En fin de compte, rien n’existe en dehors de Dieu Siva. Lui seul règne partout et en toute chose. Pas un atome ne remue si ce n’est par sa volonté.

Ganesha, Muruga, Indra, Agni, et les trente-trois millions de dieux sont des âmes comme nous le sommes, créées par Siva et destinées toutes à revenir à lui en union mystique-- mais ce sont des âmes très âgées, hautement évoluées, et immensément puissantes. Comme toutes les âmes, elles ne sont ni masculines ni féminines, bien que la coutume les représente souvent en dieux ou déesses. Nous savons que les régions spirituelles sont la demeure de Siva, des dieux, et des devas. Dieu Siva est l’Etre suprême, l’Unique qui ne connaît pas de second, le Seigneur des seigneurs qui a créé, entre autres, les dieux (ou mahadevas) qui demeurent avec lui dans le Troisiéme Monde. Les devas, par contre, les anges ou êtres célestes qui habitent the Deuxième Monde et dont il existe des milliards, sont généralement sujets à renaître sur cette Terre. Ceux-ci, tandis qu’ils vivent entre deux vies terrestres, aident les dieux à guider l’évolution humaine. Nous adorons les dieux Ganesha et Muruga comme nous adorons Dieu Siva, mais nous n’adorons pas les devas. Les dieux Ganesha, Muruga et tous les devas adorent Dieu Siva. Le paramaguru Siva Yogaswami nous a enseigné: “Il est évident que rien n’existe indépendamment de l’Etre unique et suprême. Sa volonté prédomine d’éternité en éternité ”.

Qui sommes-nous par rapport à Dieu Siva?
En vérité, nous ne sommes pas, dans notre essence, différent de Dieu Siva. Les Veda proclament Tat tvam asi, Dieu en tant que Parasivam, nous ne sommes pas autre que lui. En tant que Satchidananda, Superconscience pure, il demeure en nous en ce moment même. En tant que Mahesvara, il est notre Maître suprême et notre Bien-aimé. Dieu Siva n’est jamais séparé de nous. Il est la Vie de notre vie, le Souffle de notre souffle.

Nos rapports avec Dieu Siva évoluent à mesure que nous évoluons et que notre compréhension s’approfondit. Ainsi, avant de vivre religieusement, Dieu demeure pour nous un étranger, un inconnu. Nous en arrivons même à croire que c’est simplement sa nature d’être éternellement loin de nous et inconnaissable. Mais cette illusion s’évanouit dès qu’on s’engage sur le chemin spirituel. Nos rapports avec lui se modifient: Dieu n’est plus l’étranger inabordable, mais le Maître dont nous sommes l’humble serviteur, stage où nous éprouvons surtout de la crainte à son égard. Puis, au fil de l’évolution, l’image du Maître se transforme et celle d’un Père. On se sent davantage le fils bien-aimé que le serviteur. La crainte fait place à l’amour, au profond respect, et au sens du devoir. Plus tard, c’est l’aspect dominateur de Dieu qui se résorbe pour laisser se dégager une entente bien plus profonde, marquée par fun sentiment de solidarité et de confiance. Dieu est à présent notre plus cher et fidèle ami. Et enfin, arrivant au stade final de notre séjour terrestre, Dieu et nous devenons aussi intimes que deux amoureux, l’amour ne cessant de grandir de jour en jour pour mener enfin à l’union parfaite: nous réalisons Parasivam, le Soi Dieu, la plus profonde des vérités. Le paramaguru Siva Yogaswami nous a instruit: “Croyez en Dieu. Croyez en lui et faites-lui confiance sans réserve. Pensez qu’il est plus doux que le plus doux des plaisirs terrestres. Pensez à sa gloire sans cesse, jour et nuit. Aimez-le tendrement jusqu’au fin fond de votre être. Nous sommes ses serviteurs, nés à le servir. C’est, sur cette Terre, toute notre raison d’être.”

C’est lui qui a donné la vie aux dieux innombrables, aux anges et aux hommes, aux bêtes et aux oiseaux, au riz et au blé, et jusqu’à l’air qui nous préserve.

Mundaka Upanishad

Leçon 4

Jeudi
Notre Ame immortelle
Se connaître, c’est avant tout savoir ce qu’est l’âme.
Est-elle autre que Dieu ou identique à lui?

Qu’est-ce que notre âme?
Notre âme individuelle est un corps spirituel et immortel composé de lumière, qui anime la vie et se réincarne maintes fois jusqu’à ce qu’il ait créé et résolu tous les karmas nécessaires, et réalisé son identité essentielle à Dieu Siva.

Notre âme individuelle a été créée par Dieu Siva. Elle est la source de toutes nos facultés supérieures dont la sagesse, la volonté, et l’amour. l’âme n’est ni masculine ni féminine. Elle est la chose en nous qui ne meurt jamais, même lorsque les quatre enveloppes, ou quatre corps extérieurs (les corps physique, pranique, astral, et mental) poursuivant le cycle qui leur est naturel, se tranforment et périssent. l’âme est la cinquième, la plus intérieure, et la plus subtile de ces enveloppes, ou corps. C’est elle qui recèle notre véritable identité. Nous ne sommes pas notre corps physique, ni notre esprit, ni nos émotions ou sentiments. Nous sommes l’âme immortelle, pasu . Le paramaguru Siva Yogaswami nous a appris: “Nous sommes l’âme, atma . Soyez convaincu de cette vérité.”

Notre âme, est-elle différente de Dieu Siva?
Oui, notre âme individuelle, qui est un corps de lumière, est créée en l’image de l’Ame primordiale, Dieu Siva. Elle lui ressemble, mais diffère encore de lui dans la mesure où son évolution n’est pas encore achevée.

Pour mieux comprendre les mystères de lâme, distinguons entre le corps composé de lumière qui est l’âme individuelle, et l’essence de l’âme. Dans notre corps de lumière, nous sommes chacun un être à part, chacun unique. Notre âme, en tant que corps lumineux se tranforme et mûrit au cours du processus de l’évolution. Ce corps ressemble à Dieu Siva et comporte bien de ses qualités, mais il diffère de lui par ce fait: qu’il évolue toujours et qu’il resplendit moins intensément que Dieu Siva, Ame primordiale, perfection qui, elle, n’évolue pas. Comme le gland, qui contient le chêne en puissance mais n’est encore qu’une petite graine, le corps de l’âme a besoin de se développer, ce qu’il fait grâce aux expériences de toutes ses vies. Il ressemble de plus en plus à Dieu Siva jusqu’à ce qu’enfin il se fonde en lui totalement. Le corps de l’âme, même après la réalisation du Soi Dieu, continue à évoluer en ce monde-ci et dans les autre mondes jusqu’à ce qu’il se réamalgame à l’Ame primordiale comme une goutte d’eau retourne à la mer, son origine, et se fond en elle. Telle est la destinée de toute âme sans exception.

Notre âme, est-elle identique à Dieu Siva?
Oui, l’essence de notre âme qui n’a jamais été créée, est Amour omniprésent et Réalité transcendante. Elle demeure éternellement identique à Dieu Siva.

l’essence de ce corps de l’âme composé de lumière est Amour omniprésent, soit: Satchidananda. Et l’essence de cette essence n’est autre que la Réalité transcendante, Parasivam. A ce niveau profond de notre être, il n’existe plus d’identité individuelle, de distinctions, de temps ou d’évolution. Tout se fond en l’Unique. Ainsi, au fond de notre âme, nous sommes identique à Dieu en ce moment même, à Parasivam non manifeste et à Satchidananda manifeste. Ces deux perfections ne participent pas à l’évolution. Elles forment ensemble le noyau de l’âme qui ne change jamais, et sont éternellement parfaites et parfaitement unies à Dieu. Du point de vue absolu, notre âme existe déjà en union mystique et advaïtique avec Dieu en ses deux perfections de Parasivam et de Satchidananda. Mais on doit réaliser cette vérité pour la connaître. Satchidananda est l’esprit superconscient du corps de l’âme, c’est-à-dire l’esprit de Dieu Siva. Et Parasivam est la quintessence de l’âme. Tat tvam asi, tu es Cela, il ne s’agit pas de devenir Cela. Il n’y a pas de connexion entre Satchidananda qui est Forme et Conscience pures, et Parasivam qui est sans forme aucune. Le paramaguru Siva Yogaswami nous a enseigné: “Tu es Siva. Je suis Siva. Tous sont Siva. Et nous sommes tous immortels comme lui ”.

Puisque nous sommes identiques à Dieu Siva, pourquoi ne sommes-nous pas omniscient comme lui?
Le triple lien d’anava, karma et maya nous bande les yeux. C’est au moyen de ceux-ci que Dieu limite notre conscience et perception pour que nous éprouvions le moi personnel indispensable à l’évolution. Mais au fond de l’âme, nous partageons avec Dieu son esprit superconscient et sa connaissance infinie.

La Conscience pure, qui se transforme en Connaissance et en Action, se situe, en tout temps et en tout lieu, au coeur de l’âme... car l’âme, dans son état affranchi, est universelle.

Mrgendra Agama

Leçon 5

Vendredi
La crainte de la mort disparaît
dès qu’on sait ce qu’est l’âme.
La crainte de Dieu disparaît dès qu’on sait
qu’il est amour parfait et ne punit jamais.

De même qu’on ne dit pas tout, à un enfant, à propos de la vie adulte avant qu’il n’ait l’âge de comprendre, ainsi Dieu restreint les facultés perceptives et le savoir inné de l’âme pendant qu’elle est encore jeune. Et de même que l’enfant en saura toujours assez pour bien mener sa vie d’enfant, de même l’âme jouit, à tout moment de son évolution, de toute la connaissance dont elle a besoin--ou bien l’expérience se manifestera pour le lui apprendre. Grâce à cette restriction de nos facultés, et du sens d’un moi personnel qui s’ensuit, nous pouvons considérer le monde et le rôle qu’on y joue d’un ¦il véritablement pragmatique et humain. C’est pour nous protéger durant notre épanouissement progressif que Dieu nous fournit ce triple lien, ce pasam, d’anava (ignorance), karma (conséquences de la pensée et de l’action), et maya (le principe de la matière). Cependant, même pendant cette période où il limite notre conscience, nous pouvons quand même arriver à puiser dans l’esprit omniscient de Dieu Siva de temps à autre, pendant nos périodes de méditation.

Pourquoi certaines âmes paraissent-elles plus avancées que d’autres?
Les âmes n’ont pas toutes été créées en même temps. Le Seigneur ne cesse jamais de créer des âmes. Ainsi celles qu’il a créées il y a longtemps sont des âmes âgées, et celles qu’il a créées récemment sont des âmes jeunes.

Le Seigneur Siva, Architecte de l’univers, ne cesse de créer des âmes en son image. Pourquoi? Parce que, simplement, c’est sa nature de le faire, de même que c’est la nature de l’arbre de porter des fruits, et celle du Soleil de répandre la lumière. Siva crée les âmes dans le Troisième Monde. Celles-ci évoluent dans le Second Monde, puis dans le Premier, et dans le Troisième où elles s’en retournent enfin. l’âme âgée se distingue par ses qualités profondes: délicatesse, altruisme, compassion, vertu, maîtrise du corps, de l’esprit et des émotions, émanant constamment la bonté par ses pensées, ses paroles, et ses actions. Par contre, c’est par son caractère instinctif et égoïste, son manque de compréhension ou de finesse physique, mentale, ou émotive que se distingue l’âme encore jeune. Il existe, à tout moment, des âmes à tous les niveaux d’évolution. Le paramaguru Siva Yogaswami nous disait: “Le monde est un terrain d’apprentissage, une école. Certains sont en école maternelle, et d’autres en sont à l’université ”.

Qu’est-ce qu’il advient de l’âme à l’heure de la mort?
l’âme ne meurt jamais, et ce n’est que le corps physique qui meurt. Le corps de l’âme, lui, continue à évoluer sans interruption dans les mondes intérieurs jusqu’à ce qu’il reprenne naissance sur Terre.

Il n’est pas question d’échapper à la mort, mais plutôt de savoir que la mort ne signale pas la fin de l’être, de l’âme. Arrivé le moment où l’on termine ses leçons pour cette vie présente, et si le karma en est arrivé à une certaine conjoncture, l’âme quitte le corps physique qui, lui, meurt et se met à rendre à la terre les éléments qu’il lui avait empruntés. Mais la conscience, la volonté, la mémoire, et l’intelligence auxquelles nous nous identifions, continuent toutes à exister au sein du corps de l’âme. Cette mort n’est qu’une transition, qu’un simple passage. C’est franchir un pas de porte pour aller d’une pièce à l’autre. On ne doit pas craindre la mort, qui est toute naturelle. Elle est un passage rapide d’un état d’esprit à l’autre, après quoi on se retrouve dans le Deuxième Monde où on continue à vivre et apprendre jusqu’à ce que nous soyons prêt à naître une fois encore. l’âme se trouve obligée de se réincarner à cause de certains karmas qui, en nous, n’existent encore qu’en forme de graine, et ne peuvent germer, fleurir et se résoudre qu’en ce Premier Monde. Une fois que l’âme s’est développée suffisamment, qu’elle a subi tous les karmas nécessaires en cet univers physique, et qu’elle a réalisé Dieu, elle n’a plus à revenir. Quand une âme âgée arrive enfin à se libérer ainsi du cycle du samsara, le cycle des décès et des naissances, alors, c’est la réjouissance générale par tous les trois mondes!

Est-ce que Dieu Siva punit les âmes qui agissent mal ou ne croient pas en lui?
Non. Dieu Siva est Bonté parfaite, Amour et Vérité. Il n’est pas coléreux ou vengeur.

La jalousie, la vanité, et l’esprit de vengence appartiennent à l’être instinctif, et non pas au Divin. Il n’y a jamais aucune raison de craindre Dieu Siva, car il nous accompagne constamment, même si nous n’en sommes pas conscient. Il est inséparable de ce qu’il a créé, et sa créature est un prolongement de lui-même. Elle ne se détache pas de lui, donc elle ne le délimite pas, et ne diminue pas son influence. Quand on agit mal, on se fabrique du karma, et les pénibles conséquences qu’il entraîne parfois. Mais ce n’est pas Dieu qui nous punit: il ne s’agit que d’un effet dont nous sommes nous-même la cause. Nous pouvons adoucir nos souffrances en adorant Dieu et méditant à son sujet. Il est toujours là pour nous faire don de sa grâce, mais il ne punit jamais, même si on ne croit pas en lui. Il est le Dieu de toute sa création, le Dieu des croyuants de toutes les religions du monde, aussi bien que le dieu des non croyants. Dieu Siva ne fait pas le tri de ses créatures, voulant détruire les mauvais et sauver les bons. C’est au contraire à toutes les âmes qu’il offre sa précieuse grâce et la délivrance.

Les trois souillures sont: anava... maya, et celle qu’engendrent les actions.

Suprabheda Agama

Leçon 6

Samedi
Le Monde où nous vivons
Sachant que le monde est parfait, nous pouvons
faire face à la vie avec courage et compréhension.

D’où provient ce monde? Est-il réel?
Dieu Siva, pour fournir aux âmes un milieu favorable à leur évolution, a créé ce monde et tous les autres mondes innombrables. Ils sont tous réels, mais relativement réels.

Tout ce qui existe, y compris notre monde, est l’effet de maya, le principe de la matière. Le monde est relativement réel par rapport à Dieu qui est absolument réel. Ce n’est pas dire que le monde soit irréel, ou illusoire, mais plutôt qu’il est changeant et transitoire. C’est une erreur de dire que le monde est irréel, car il est au contraire tout à fait réel pour l’âme qui le perçoit dans un état de conscience ordinaire. En outre, l’existence du monde est indispensable à l’acheminement vers Dieu. Nous disons donc qu’il est relativement réel par rapport à la Réalité immuable: Dieu Siva. Sans anava, karma et le monde de maya, l’âme ne pourrait pas connaître la vie terrestre et ses épreuves, ni apprendre, ni évoluer. C’est karma, la loi de la cause et de l’effet, de l’action et de la réaction, qui gouverne maya et ses manifestations. Anava est le principe de l’ignorance qui engendre le sens d’un moi distinct et autonome. On peut comparer maya à une salle de classe, karma à l’instituteur, et anava à l’ignorance de l’élève. Grâce à ces trois éléments nous pouvons apprendre et évoluer en tant qu’âmes individuelles, connaître la réalité profonde du monde, et enfin y percevoir la manifestation d’une intention divine. Le paramaguru Siva Yogaswami nous a appris: “Dieu Siva est dans le monde. Le monde entier est en lui. Il existe sous forme de terre, de feu, d’eau, d’air, d’éther, et de tout ce qui est.”

Y aura-t-il une fin du monde?
Le monde matériel existe en un nombre infini de cycles de création, de préservation, et de dissolution. Il ne disparaît qu’afin de réapparaître encore.

Parmi les vastes étendues d’espace et de temps, Dieu Siva crée l’univers, le laisse exister en lui, le réabsorbe, et le crée une fois encore, en un cycle cosmique qu’il répète à l’infini. Le temps et l’espace ne sont pas rectilignes. l’univers n’est pas tiré du néant à un moment donné ni destiné à exister perpétuellement. Il prend naissance, évolue, et se dissoud tour à tour, en une série de cycles qui ressemblent à ceux de nos saisons. Mais la durée des saisons cosmiques est immense, au-delà de notre conception. Chaque cycle finit en mahapralaya, heure cosmique où l’univers est totalement réabsorbé en Dieu, totalement anéanti. Ce sont tous les trois mondes, inclus le Temps et l’Espace mêmes, qui se trouvent réabsorbés en ce moment de grâce ultime où l’évolution de toutes les âmes est parfaite, où toute illusion d’individualité s’évapore, et où tout et tous s’en reviennent à lui. Dieu existe alors seul, en ses trois perfections, jusqu’à ce qu’il se remette à engendrer en lui-même une création toute nouvelle, et à mettre en marche un tout nouveau cycle de manifestation cosmique. Le paramaguru Siva Yogaswami nous a enseigné: “Le monde se dilate et se contracte éternellement. Dieu, l’âme, et le monde. Pour finir, le monde, lui aussi deviendra Dieu ”.

Pourquoi y a-t-il tant de souffrance et de misère dans le monde?
La dualité fait le caractère de ce monde. Rien n’y existe sans son opposé. Or, nous avons: la joie et le chagrin, le bien et le mal, l’amour et la haine. Grâce à ceux-ci, nous évoluons et en venons enfin à avoir soif de cette grande Vérité qui transcende toute dualité.

La souffrance fait partie intégrante de la vie humaine, et on ne peut l’éviter tout à fait. Mais Il y a une intention divine en toute chose, même dans la souffrance. De même que la fournaise ardente fend la pierre pour en laisser couler l’or pur, de même la souffrance purifie nos âmes, et nous apprend enfin que la délivrance et le bonheur parfaits ne sont pas de ce monde car la paix et la joie y sont inévitablement et intimement liées à l’inquiétude et au chagrin. Ayant suffisamment éprouvé cette vérité pour la comprendre, l’âme mûrie s’adonne à la discipline spirituelle, et cherche refuge auprès des saints Pieds de Dieu Siva. Elle prie d’être délivrée de la dualité et de ses éternels hauts et bas.

Si la vérité et le bonheur ne sont pas de ce monde, doit-on alors s’extraire des affaires du monde?
Non. Nous ne devons ni détester ni craindre ce monde qui est l’abondante création de notre Dieu Siva. Nous sommes censés y vivre l’esprit positif, faisant face à notre karma et accomplissant notre dharma.

Par amour de nous il créa les sept mondes.
Par amour de nous il créa les vastes cycles.
Par amour de nous il créa cinq éléments.
Par amour de nous il créa ce corps et le souffle.

Saint Tirumular

Leçon 7

Dimanche
Il n’y a pas d’enfer éternel ou de pécher originel. Mais
les karmas qu’on engendre peuvent entraîner de
grandes souffrances. D’où l’importance de
bien penser, bien parler, et bien agir.

C’est en ce monde qu’on exauce ses désirs, qu’on façonne sa destinée, et qu’on trouve un terrain fertile à son épanouissement. Vivant en ce monde, on s’achemine de l’ignorance à la sagesse, de l’obscurité à la lumière, de la mortalité à limmortalité. Le monde entier est un ashram où chacun accomplit sa sadhana. Nous devons aimer ce monde que Dieu Siva a créé à notre intention. Gurudeva nous a dit: “Le monde est une merveille. C’est Dieu lui-même qui nous en a fait cadeau. Il n’y a aucune raison de craindre quoi que ce soit. Le monde est une cour de récréation qu’il a bâtie pour ses enfants, où les âmes jeunes et les âgées peuvent se rencontrer et apprendre à se connaître, les jeunes éprouvant leur karma, et les âgées respectant leur dharma. Jeunesse apprend; âge comprend ”.

l’homme est-il pécheur, et le monde est-il mauvais?
Non. l’homme et monde sont essentiellement bons. Il n’existe pas de péché inhérent, où de péché mortel par quoi l’âme est à jamais perdue. Mais le péché existe: il est la transgression consciente de la loi divine.

Ce qui s’appelle péché, les sages nomment ignorance. La nature véritable de l’homme est celle de son âme qui est parfaite bonté en l’image de Dieu, et que péché ne peut jamais atteindre ou souiller. Le péché n’existe qu’en fonction du caractère extérieur, instinctif, et intellectuel de l’homme. Il est une transgression du dharma. Il est relatif, mais il n’en est pas moins réel, étant capable de nous apporter bien des chagrins. Mais ses effets ne sont pas éternels; ils peuvent être effacés par la pénitence et les bienfaits qui paient la dette. C’est l’âme jeune, qui est à peine accoutumée à vivre sure cette planète et ne sait pas encore manifester ses qualités inhérentes, qui a tendence à pécher. l’âme âgée, par contre, désobéira rarement à la loi divine. l’ignorance incite au péché, tandis que la connaissance de la loi divine fait apparaître la bonté et la vertu. Gurudeva nous a expliqué: “Le péché est l’effet des pensées déformées que peut bien produire un esprit intellectuel ligoté par l’émotion. Pécher, c’est convertir de l’énergie mentale en faveur de nos instincts. Quand on est injuste et bas, qu’on s’adonne à la haine et la rancune, qu’on entretient ces sentiments pendant des années en cachant bien ses intrigues et ses dépravations, il est forcé qu’on en souffre. A mesure que l’âme se développe, elle prend conscience du lourd fardeau de fautes et de méfaits qu’elle porte péniblement. C’est alors que se manifeste en elle le désir de se racheter, de faire pénitence, et de retrouver la grâce divine ”.

Y a-t-il un enfer où les pécheurs souffrent éternellement?
Non, il n’y a pas d’enfer éternel. Mais il existe des états d’âme infernaux et des naissances déplorables pour ceux qui pensent et qui agissent mal.

Il existe trois mondes: ce Premier Monde qui est l’univers physique, le Deuxième Monde, ou monde mental ou astral, qui existe à l’intérieur de ce monde-ci, et le Troisième Monde qui est le monde spirituel. Ceux-ci se sectionnent chacun en de diverses régions, ou plans, ou loka . Notre Terre se nomme Bhuloka. Les êtres célèstes, ou devas, vivent au Devaloka, et les dieux vivent au Sivaloka. l’enfer se nomme Narakaloka. Gurudeva nous a enseigné: “On dit parfois qu’en enfer règnent le feu, le désordre, la consternation, l’angoisse et le désespoir. Mais en fait, l’enfer n’existe que dans les états d’esprit, partout où il y a désordre mental, conflit mental et toutes ces humeurs qui tourmentent et suscitent les feux psychiques. Nous n’avons pas à mourir pour éprouver les états infernaux de l’esprit. Mais, bien sûr, si nous venons à mourir tandis que nous sommes plongé dans un état d’esprit infernal, éprouvant haine, remors, rancune, effroi et toute manière de pensées déformées, nous sommes alors fin prêt à arriver dans le Deuxième Monde et y éprouver l’enfer ”.

Y a-t-il un paradis sivaïte?
Oui. Il existe, aux sommets de l’esprit superconscient, dans le Deuxième et Troisième Mondes, des sphères célestes qui se nomment Devaloka et Sivaloka où les âmes mûries continuent à évoluer même après la fin de leurs séjours terrestres.

Le monde spirituel, qui se compose de lumière et de béatitude, est le refuge naturel de toutes les âmes. Gurudeva nous a dit: “Le paradis sivaïte est la demeure du Seigneur Siva Mahesvara, Ame primordiale, et de son entourage de mahadevas au Troisième Monde et de devas au Deuxième Monde. Ce paradis se situe au c¦ur de l’homme ”.

De même que le feu vit déjà dans le bois,
et que le beurre se dissimule dans la crème,
ainsi en chacun de nous il demeure, notre Seigneur omniprésent.

Saint Appar